dimanche 25 août 2024

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Chronologie d’une crise sans précédent

Le nouveau gouvernement belge est un gouvernement de coalition entre socialistes, libéraux et socio-chrétiens du Nord et du Sud du pays. Ces partis ont dû se mettre d’accord sur un programme à mener ensemble. Cette fois, il leur a fallu beaucoup de temps pour trouver cet accord. Coup d’œil dans le rétroviseur. 

2010

13 juin

Ce sont les élections législatives en Belgique : la N-VA, parti nationaliste, gagne en Flandre. Le PS, parti socialiste, gagne en Wallonie.

17 juin
Le Roi nomme un informateur : le président de la N-VA, Bart De Wever. 
      
8 juillet
Bart De Wever fait rapport au Roi. Il est déchargé de sa mission. Le soir même, le Roi désigne un préformateur : le président du PS, Elio Di Rupo.

23 juillet
Elio Di Rupo veut négocier en même temps la réforme de l’Etat et la formation d’un gouvernement. Sept partis participent aux discussions sur la réforme de l‘Etat : les Socialistes (PS et SPA), les socio-chrétiens (CDH et CD&V/N-VA )et les Ecologistes (Ecolo et Groen).

30 juillet
Le préformateur Elio Di Rupo fait un premier rapport au roi. Il dit qu’il essaye "de concilier l’inconciliable ». En effet, les partis flamands veulent beaucoup plus de pouvoirs pour la Flandre ou même son indépendance. Les partis francophones sont attachés à une Belgique fédérale. Il explique aussi que « le pouvoir en Belgique devra se déplacer du fédéral vers les Régions et Communautés».

24 août
Les partis s’accordent sur la loi de financement des Communautés et des Régions du pays. Le soir même, les négociateurs abordent la question de Bruxelles-Hal-Vilvorde et le refinancement de la Région bruxelloise.
Deux jours plus tard, la N-VA remet en cause cet accord. Les francophones  parlent de provocation. Les partis flamands ont en fait peur d’accorder un refinancement à Bruxelles alors que la révision de la loi de financement serait sans cesse remise à plus tard.

3 septembre
Après un nouvel échec dans la réunion des sept partis, le préformateur Elio Di Rupo présente sa démission au Roi. Le Roi accepte.

4 septembre
Le Roi désigne deux médiateurs : il charge les présidents de la Chambre et du Sénat, André Flahaut (PS) et Danny Pieters (N-VA) de trouver les moyens de relancer les négociations. Les partis pressentis pour soutenir une réforme institutionnelle sont toujours les mêmes. Les libéraux sont maintenus à l’écart.

3 octobre
Après un mois de discussions et de propositions, « les éléments pour conclure un compromis sont sur la table » disent les partis francophones (PS, cdH et Ecolo).

4 octobre
Le président de la N-VA, Bart De Wever, fait savoir qu’il veut repartir de zéro. Les deux médiateurs constatent qu’il n’est pas possible de relancer les négociations.

8 octobre
Le Roi nomme Bart De Wever clarificateur. Il doit essayer de rapprocher les points de vue des sept partis.

17 octobre
Les partis francophones rejettent la note de Bart De Wever qui démissionne.

21 octobre
Le Roi nomme un conciliateur : le socialiste flamand Johan Vande Lanotte.

24 novembre
Johan Vande Lanotte avance notamment une réforme de l’impôt des personnes physiques.

13 décembre
Dans une interview, Bart De Wever compare les transferts entre le nord et le sud du pays à une perfusion de drogue pour un junkie.

14 décembre
L‘agence de notation Standard & Poor’s annonce qu’elle va dégrader la cotation financière de la Belgique dans six mois. Le même jour, le conciliateur transmet une nouvelle note sur l’autonomie fiscale.  Les partis acceptent cette note comme base de travail.

2011

6 janvier
Johan Vande Lanotte demande à être déchargé de sa mission. Le Roi tient sa décision en suspens. Le PS se dit prêt à élargir les discussions aux libéraux.

26 janvier
Johan Vande Lanotte remet une nouvelle fois sa démission au Roi qui cette fois l’accepte.

27 janvier
Le Roi entame une série de consultations. Pour la première fois depuis le début de la crise, les deux présidents des partis libéraux sont aussi invités.

2 février
Le Roi nomme un informateur : le président du MR, parti libéral, Didier Reynders.

1er mars
Didier Reynders remet son rapport au Roi. Selon lui il "faut maintenant passer à une phase de négociation autour d’un formateur ou à défaut d’une autre formule".

2 mars
Le Roi désigne un négociateur : le président du CD&V Wouter Beke "pour préparer un accord institutionnel".

12 mai
Le négociateur royal Wouter Beke fait rapport de sa mission au chef de l’Etat et lui demande d’être déchargé  de sa mission.

16 mai
Le Roi charge le président du PS, Elio Di Rupo de former le nouveau gouvernement.

25 mai
En marge des négociations, le parlement de la Communauté française vote à l’unanimité une résolution : la Communauté française devient la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le gouvernement flamand annonce qu’il ne reconnaîtra pas cette nouvelle appellation.

6 juin
Mauvaise nouvelle pour le budget : il faudra trouver 22 milliards d’euros d’ici 2015 pour retrouver l’équilibre budgétaire.

7 juin
La Commission européenne publie ses recommandations. La Belgique devra économiser sur l’indexation des salaires, les dépenses publiques, les allocations de chômage.

22 juin
La N-VA annonce qu’elle se présentera seule aux élections communales de 2012. Alors que dans beaucoup  de communes flamandes, CD&V et N-VA sont au pouvoir ensemble depuis 2006. Le cartel CD&V/N-VA, c’est fini…

4 juillet
Elio Di Rupo présente une note en deux parties : l’une institutionnelle et l’autre socio-économique. Les réponses positives peuvent ne viser que la première partie. La N-VA devra être dans la future coalition.

7 juillet
Les réponses des partis sont attendues. Les chrétiens démocrates du CD&V estiment qu’il est inutile de négocier sans la N-VA. Bart De Wever annonce le ‘non’ de la NVA.

8 juillet
Elio Di Rupo présente sa démission au Roi. Le Roi invite les responsables politiques à réfléchir à la gravité de la situation. Finalement, Elio Di Rupo propose de commencer à travailler avec ceux qui ont répondu « oui » à sa note (PS, SP.A, MR, Open Vld, Ecolo, Groen! et cdH). Il estime que le CD&V n’a dit ni oui, ni non. A compter de ce jour, la N-VA, premier parti flamand, ne participe plus aux discussions. La pression est grande sur le CD&V.

13 juillet
Le président du CD&V, Wouter Beke, demande à Elio Di Rupo, de modifier sa note. Il veut y retrouver ses 9 propositions sur BHV et Bruxelles.

15 juillet
Première réunion qui associe les huit partis et le formateur. Le CD&V fait part de ses exigences.

21 juillet
A l’occasion de la Fête nationale, le roi Albert II met en garde le monde politique contre les risques de la crise.

6 août
Les bourses internationales font des pertes record. Le Premier ministre Yves Leterme appelle la Chambre et le Sénat à raccourcir les vacances parlementaires pour traduire en loi les mesures européennes contre la crise de la dette.

16 août
Elio Di Rupo indique que "les négociations commenceront avec BHV et les questions institutionnelles".

14-15 septembre
Dans la nuit, le formateur et les huit partis autour de la table des négociations tombent d’accord sur une solution négociée pour Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV). Cet arrondissement sera scindé, mais les habitants des six communes à facilités autour de la capitale pourront encore voter pour des listes bruxelloises. Le Sénat ne sera plus composé d’élus directs. Les journaux parlent d’un accord "historique".

21 septembre
Les partis concluent un accord sur la simplification institutionnelle de Bruxelles.

24 septembre
Les partis concluent un accord la loi spéciale de financement. Il prévoit une autonomie fiscale de 11 milliards d’euros pour les Régions et Communautés. Une série de compétences, comme les allocations familiales et une partie de la politique de la santé et de l’emploi, sont également transférées.

25 septembre
Mécontent de l’accord sur BHV, le FDF sort de l’alliance formée avec le MR.

8 octobre
La sixième réforme de l’Etat est bouclée. L’accord communautaire complet prévoit 16,8 milliards d’euros de nouvelles compétences pour les Communautés et Régions.

13 octobre
Les négociations se poursuivent sur le social et l’économique. Dérangeants pour certains partis, les écologistes sont exclus de ces négociations.

21 novembre
Après des désaccords entre socialistes et les libéraux,  Elio Di Rupo part chez le Roi pour présenter sa démission comme formateur, mais le Roi garde sa réponse en suspens.

23 novembre
Le Roi demande à Elio Di Rupo de continuer sa mission. Le même jour, l’Union européenne répète ses menaces de sanctions contre la Belgique si celle-ci ne remet pas à temps un projet de budget qui respecte les recommandations européennes.

26 novembre
L’agence de notation Standard & Poor’s dégrade la note de la Belgique. Après une réunion de 18 heures, le formateur et les partis en négociation concluent un accord sur les budgets 2012, 2013 et 2014. Cette étape est décisive dans la formation d’un gouvernement.

6 décembre
Le gouvernement est formé et prête serment devant le Roi.

 

Une réponse

  1. L’agence de notation aurait dû agir plus tôt ,on aurait gagné du temps et de l’argent.Cela aura été un accouchement avec douleurs et forceps.
    La crédibilité économique du pays en aura bien souffert.
    L’image internationale aussi.
    Dommage pour un si beau petit pays où il fait bon vivre dont chaque maître de chien doit avoir un sac de crotte à chien dans sa poche.
    On ferait mieux de faire la grande lessive en commençant par le haut.
    Un point positif,on a enfin un 1er ministre francophone qui se débrouille assez bien et si on installait une tournante comme pour la présidence de l’Europe??

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