Novembre 2018. Des centaines de citoyens et citoyennes bloquent les ponts et les rues de la ville de Londres pendant une semaine. C’est la première grande action du mouvement citoyen Extinction Rebellion (XR). On voit des drapeaux dans la ville avec un sablier dans un rond/ Le sablier, c’est le temps et le rond, c’est la planète. Le message est clair : “Face à l’urgence climatique et écologique, nous n’avons plus le temps”. Depuis les premières actions en Grande-Bretagne, le mouvement XR a grandi. Plus de 500 groupes locaux se créent dans 70 pays. En avril et octobre 2019, des “semaines internationales de rébellion” sont organisées. Partout dans le monde, les rebelles dénoncent l’inaction face aux changements climatiques, à la perte de la biodiversité, à la disparition de certaines espèces.
Un mode d’action : la désobéissance civile
Les fondateurs du mouvement Extinction Rebellion constatent : les manifestations classiques et les pétitions ne font pas bouger les gouvernements. Il va donc falloir passer à un autre mode d’action pour être entendu : se rebeller, entrer en désobéissance civile (lire notre article “Désobéir” ).
Les rebelles d’Extinction Rebellion vont organiser des actions non autorisées, bloquer l’espace public (rues, routes, ponts…), de façon non violente. Ces rebelles sont formés pour résister. Ils ont appris les techniques de désobéissance civile: s’assoir au sol et ne plus bouger, s’accrocher l’un à l’autre par la force des bras, parfois même s’enchainer, jusqu’à ce que la police vienne les déloger. Ils sont aussi prêts à être arrêtés et emmenés en prison. Cela fait partie de leur action, de leur moyen de pression. Les rebelles d’Extinction Rebellion veulent déranger pour être entendus. Certains se sont même collés avec de la super glu sur des trams ou des barrières. D’autres ont aspergé du faux sang sur la façade du Ministère des Finances à Londres. D’autres encore se sont couchés dans des centres commerciaux. Chaque groupe local organise ses propres actions, chacun à sa façon.
Des revendications
Quelles sont les revendications des militantspersonnes qui s'engagent et qui agissent pour défendre une idée, une cause. d’Extinction Rebellion? Ils demandent que les gouvernements reconnaissent que la situation est grave et qu’ils déclarent “l’état d’urgence climatique et écologique”. En mai 2019, le Parlement britannique a fini par déclarer cet état d’urgence. Certaines municipalités et communes l’ont fait aussi, en Grande-Bretagne et ailleurs (en Belgique notamment). Cette victoire est cependant très symbolique. Déclarer l’état d’urgence n’engage à rien devant la loi. Des dirigeants politiques et des gouvernements ont déclaré l’état d’urgence climatique et écologique, mais cela ne veut pas dire qu’ils agissent vraiment pour lutter contre les changements climatiques.
C’est pourquoi Extinction Rebellion demande que chaque gouvernement fasse un Plan d’urgence national pour éliminer les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 et pour arrêter de détruire les écosystèmes. Ce plan serait obligatoire devant la loi et donc, il pourrait y avoir des sanctions si le plan n’était pas appliqué. Et enfin, XR veut créer des « assemblées populaires ». Ces assemblées de citoyens décideraient, avec l’aide d’experts, des règles à suivre pour lutter efficacement contre les changements climatiques.
En Belgique aussi
En octobre 2019, lors de la deuxième semaine internationale d’ Extinction Rebellion, plusieurs actions ont eu lieu dans différentes villes. À Bruxelles, des centaines de citoyens ont bloqué la Place Royale pour demander au Roi de déclarer l’état d’urgence climatique et écologique en Belgique. Ils ont occupé la place pendant plusieurs heures. Puis ils ont été délogés avec violence par les forces de police. 400 personnes ont été arrêtées.
Cet épisode a fait beaucoup de bruit en Belgique. La police a été très critiquée. Ce jour-là, elle a utilisé des matraques, des sprays au poivre et des autopompes contre les citoyens non violents réunis sur la Place Royale. On a aussi beaucoup parlé et parfois critiqué les actions non autorisées de blocage de l’espace public. Pourtant, la désobéissance civile est parfois la dernière façon, le dernier moyen pour être, peut-être, enfin entendu…
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