Depuis 2015, des réfugiés campent dans le parc Maximilien à Bruxelles, près de la gare du Nord. Le parc est devenu le symbolePersonne ou chose qui représente bien un sentiment, une idée, qui sert d'exemple de la question des réfugiés en Belgique. Depuis 2015, des réfugiés venant surtout d’Irak et de Syrie, y vivent. Aujourd’hui, ils sont un peu plus de 600. Des bénévoles leur viennent en aide pour leur donner un peu d’humanité, de soins et les héberger la nuit ou le weekend. En Belgique, on ne peut pas être poursuivi pour avoir hébergé un réfugié. Dans d’autres pays, venir un aide à un réfugié est un délitaction contraire à la loi..
La Plateforme de soutien aux réfugiés
Ces bénévoles sont organisés dans une association : la Plateforme de soutien aux réfugiés. 40 000 personnes suivent la page facebook de la Plateforme. Et beaucoup d’entre elles aident les réfugiés en préparant des repas, en conduisant les réfugiés chez des personnes qui les hébergent. Environ 4 000 familles hébergent des réfugiés. Nous avons rencontré quelques-unes.
Les hébergeurs sont, en réalité, surtout des hébergeuses. 75 % des personnes qui accueillent des réfugiés sont des femmes, seules ou avec enfants. Certains diront que c’est le côté « maman », le côté protecteur qui pousse ces femmes à accueillir des réfugiés. Ce qui est sûr, c’est que ce sont des femmes citoyennes, des femmes fortes. Propos choisis.
« Merde à Francken »
« En hébergeant des réfugiés, je dis merde à Theo Francken », Catherine héberge des réfugiés les weekends et elle ne mâche pas ses mots. Théo Francken est secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations du gouvernement belge. Le gouvernement a une politique très stricte envers les réfugiés. Théo Francken aimerait que la politique soit encore plus stricte. Plusieurs de ses déclarations sur la question des réfugiés ont choqué les défenseurs des droits de l’homme.
Catherine poursuit : « Les manifs, c’est bien, il en faut, mais on connait. Il faut poser des actes concrets ici et maintenant pour lutter contre cette politique qui est à vomir. » Autre hébergeuse, Sophie approuve Catherine : « En hébergeant, on voit tout de suite le sens de la solidarité. Chaque jour, c’est la seule manière pour qu’il n’y ait pas que des blablas. » Mais concrètement comment se passe l’hébergement?
Comment ça se passe ?
Elles disent : « On va les chercher à Bruxelles. Si on n’a pas de voitures, il y a des bénévoles qui sont chauffeurs. J’ai d’ailleurs commencé par être chauffeur », dit Catherine. « On leur a préparé des produits d’hygiène dans la chambre. Ils prennent une douche. On leur propose de faire une machine pour laver leur linge. On essaie de discuter un peu, mais souvent ils sont trop fatigués ou c’est difficile de se comprendre. C’est exotique, mais moins que l’on peut imaginer.» Et avec les enfants ?
Elles disent : « Avec les enfants, ça se passe souvent très bien. Les enfants, ça n’est pas la couleur de peau qui les intéresse.», une hébergeuse précise : « Quand je fais les courses, mes enfants me rappellent toujours qu’il faut acheter des sauces piquantes pour nos prochains invités, les réfugiés.» Parfois les réfugiés racontent leur histoire, c’est l’occasion de faire un cours de géographie avec les enfants. Parfois les réfugiés ne disent rien : ils dorment beaucoup parce qu’ils sont très fatigués. Certaines de ces femmes hébergent une nuit de temps en temps, le weekend, d’autres accueillent des réfugiés pendant plusieurs jours. Quels conseils donner aux personnes qui voudraient héberger ? « La Plateforme donne les conseils pratiques et les règles de base. Mais il faut connaitre ses limites : il ne faut pas héberger si on ne le ‘sent pas’. »
Hospitalitéle fait d'accueillir quelqu'un sous son toit. Plus généralement, le fait de faire un bon accueil à quelqu'un qui nous est étranger., tout simplement
Toutes ces femmes sont d’accord : « C’est une expérience humaine extraordinaire à chaque fois. C’est vraiment très chaleureux.» Elles disent aussi : « Mais il ne faut pas oublier que ce sont des gens de passage. Ces jeunes (beaucoup de réfugiés sont des hommes âgés de 18 à 28 ans) arrivent avec un bagage d’espoir et l’espoir d’aller en Angleterre (c’est le but de beaucoup de réfugiés qui sont au parc Maximilien).»
Catherine précise : « Je n’insiste pas pour connaitre leur parcours, leur histoire. Je dis aux réfugiés, mais je le dis en moi-même : je suis là sur votre trajet, je peux vous héberger : je le fais. Vous avez votre vie, vous faites votre choix. J’ai ma vie, je fais mes choix.» Ces femmes fortes, seules, ou avec enfants, ont fait le choix de l’hospitalité. Tout simplement.
Le site de la Plateforme de soutien aux réfugiés
Beaucoup d’informations, de conseils pratiques et de témoignages
La page Facebook de la Plateforme
La page Facebook du groupe hébergement de la Plateforme
Page d’échanges pour les hébergeurs
[(Quelques chiffres
Environ 4 000 familles hébergent des réfugiés en Belgique.
200 personnes sont hébergées quotidiennement à la PORTE d’ULYSSE, centre d’hébergement ouvert par la Plateforme (dont 10 % ne sont pas des “migrants” mais des SDF, sans papiers, etc).
Environ 300 personnes sont hébergées en famille chaque jour.
Plus de 70 000 nuitées sont offertes depuis septembre.
Le groupe Facebook “hébergement” de la Plateforme a 39 000 membres.
La page Facebook de Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés est suivie par 45 000 personnes.)]
Une réponse
“Je peux vous héberger, je le fais”
Il faut saluer ces personnes qui prennent le risque de rencontrer l’autre. Souvent la peur nous empêche tout simplement de vivre. Je ne suis pas encore passée de l’intention à l’action mais je compte le faire bien vite. Ces hébergeurs me donnent une leçon de courage.