«Les premières décisions de rejet de demandes d’asile d’Afghans sont tombées. En parallèle, les demandes de réunification familiale ou de rapatriement formulées par des réfugiés déjà protégés en France n’aboutissent pas, laissant les demandeurs imaginer le pire pour leurs proches restés dans le pays.» Voilà comment commence l’enquête de la journaliste Nejma Brahim du journal en ligne Mediapart du 25 décembre. Incroyable! Explications.
L’asile plus facile?
Le 15 août, les Talibans reprennent Kaboul et dirigent à nouveau l’Afghanistan. Le 26 août, l’Etat islamique, mouvement terroriste hostile aux Talibans, commet 2 attentats à Kaboul qui font au total 262 morts.
Les Talibans ne respectent pas les droits humains fondamentaux. Le pouvoir taliban, c’est un pouvoir autoritaire, antimoderne, antidémocratique. On sait donc qu’il n’y a pas de démocratie en Afghanistan. On sait que la paix n’est pas revenue. On sait que des êtres humains sont menacés. On peut donc penser qu’il est plus facile pour des Afghans qui fuient leur pays d’obtenir l’asile et le statut de réfugié dans un autre pays. Et bien, pas toujours.
C’est ce que révèle le journal en ligne Mediapart sur des situations en France. En France, il faut demander l’asile d’abord à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. Si la demande est refusée, on peut faire un recoursfaire un recours, c'est faire appel à une institution (justice, ministère,...) contre une décision officielle qu'on pense injuste. devant la Cour nationale du droit d’asile.
La guerre est finie!
Et Mediapart nous apprend qu’au lendemain de l’attentat, la Cour nationale du droit d’asile proposait aux juges de réduire la protection des Afghans, car, selon les juges, «il était permis de conclure à la cessation du conflit armé. À cet égard, les deux attentats revendiqués par l’organisation État islamique le jeudi 26 août ne remettent pas en cause cet état de fait.» Autrement dit: la guerre est finie, attentats ou pas !
La «violence n’est plus aveugle»
Mediapart présente un extrait d’une décision de refus d’asile d’un Afghan. Les juges reconnaissent que « les Talibans contrôlent aujourd’hui presque tout le territoire afghan », mais estiment que la situation dans le pays, et notamment dans la province du requérant, « ne peut plus être regardée comme une situation de conflit armé caractérisée par une violence aveugle ». Autrement dit, le degré de violence n’est pas suffisant pour justifier une protection des demandeurs d’asile afghans. Et puisqu’il n’y a pas de « violence aveugle », le pays est assez sûr pour y renvoyer un Afghan demandeur d’asile…
Voici la copie de la décision publiée par Mediapart
[(L’article complet sur le site de Mediapart, mais il faut être abonné pour le lire en entier.