samedi 24 août 2024

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L’assassin assassiné

En France, la peine de mort a été réellement appliquée jusqu’en 1977. En 1791, le député Guillotin avait créé la célèbre guillotine. Et on a encore guillotiné en France en 1972, Claude Buffet et Roger Bontems en 1973, Ali Ben Yanès, en 1976, Christian Ranucci, alors qu’il y avait pourtant des doutes sur sa culpabilité, en 1977, Jérôme Carrein et le 10 septembre 1977, Hamida Djandoubi qui sera le dernier guillotiné en France.
Jean-Loup Dabadie a écrit les paroles de cette chanson et elles ont été mises en musique par Julien Clerc en 1978. Mais Julien Clerc ne l’a chantée que deux ans après, peu après le procès de Norbert Garceau, défendu par Robert Badinter qui était alors avocat d’assises .
Beaucoup de personnes dont Julien Clerc avaient assisté à ce procès . Car le débat était alors très animé entre ceux qui voulaient abolir la peine de mort et ceux qui voulaient la maintenir.
La peine de mort a été officiellement abolie en France en 1981, sous Mitterrand par le Garde des sceaux Robert Badinter.

La chanson

Une interview de Julien Clerc à propos de cette chanson

Les paroles de L’Assassin assassiné

C’était un jour à la maison
Je voulais faire une chanson
D’amour peut-être
À côté de la fenêtre
Quelqu’un que j’aime et qui m’aimait
Lisait un livre de Giono
Et moi penché sur mon piano
Comme sur un établi magique
J’essayais d’ajuster les mots
À ma musique.
Le matin même, à la Santé
Un homme, un homme avait été
Exécuté
Et nous étions si tranquilles
Là, au cœur battant de la ville
C’était une fin d’après-midi
À l’heure où les ombres fidèles
Sortant peu à peu de chez elles
Composent doucement la nuit
Comme aujourd’hui.
Ils sont venus à pas de loup
Ils lui ont dit d’un ton doux
C’est le jour, c’est l’heure
Ils les a regardés sans couleur
Il était à moitié nu
Voulez-vous écrire une lettre
Il a dit oui, il n’a pas pu
Il a pris une cigarette
Sur mon travail tombait le soir
Mais les mots restaient dans le noir
Qu’on me pardonne
Mais on ne peut certains jours
Écrire des chansons d’amour
Alors j’ai fermé mon piano
Paroles et musique de personne
Et j’ai pensé à ce salaud
Au sang lavé sur le pavé
Par ses bourreaux
Je ne suis président de rien
Moi je ne suis qu’un musicien
Je le sais bien.
Et je ne prends pas de pose
Pour dire seulement cette chose
Messieurs les assassins commencent
Oui, mais la Société recommence
Le sang d’un condamné à mort
C’est du sang d’homme, c’en est encore
C’en est encore.
Chacun son tour, ça n’est pas drôle
On lui donne deux trois paroles
Et un peu, d’alcool
On lui parle, on l’attache, on le cache
Dans la cour un grand dais noir
Protège sa mort des regards
Et puis ensuite, ça va très vite
Le temps que l’on vous décapite
Si je demande qu’on me permette
À la place d’une chanson
D’amour peut-être
De vous chanter un silence
C’est que ce souvenir me hante
Lorsque le couteau est tombé
Le crime a changé de côté
Ci-gît ce soir dans ma mémoire
Un assassin assassiné
Assassiné.

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