Faut-il sortir du nucléaire ? La question se pose depuis de nombreuses années. Et plus encore depuis la catastrophe de Fukushima, au Japon. En mars 2011, un tremblement de terre et un raz-de-marée ont provoqué un terrible accident dans la centrale nucléaire de Fukushima.
Photo: Belga
Depuis l’accident de la centrale de Fukushima, plusieurs pays européens ont décidé d’arrêter de produire de l’énergie nucléaire. En Italie, le 1, juin 94,3% des citoyens italiens ont voté leur sortie du nucléaire lors d’un référendum. La Suisse a décidé de sortir du nucléaire en 2034, l’Allemagne en 2022,
En Belgique, le principe de sortir du nucléaire existe depuis 1999. Et une loi de 2003 prévoit même les dates de la sortie du nucléaire. En Belgique, il y a 7 réacteurs nucléaires. Selon la loi de 2003, les trois plus anciens réacteurs fermeront en 2015 et les quatre autres en 2025. En 2011, on ne sait toujours pas quand les réacteurs vont fermer.
Par où la sortie ?
Fin octobre 2011, au moment des dernières négociations pour un nouveau gouvernement, les responsables politiques ont trouvé un accord. La loi de 2003 sera appliquée mais après une étude pour savoir comment on va remplacer le nucléaire. Si on arrête les centrales en 2015 et 2025, il faut trouver assez d’électricité ailleurs. En Belgique, plus de 50% de l’électricité vient du nucléaire. C’est beaucoup. Par quoi peut-on le remplacer ?
Les centrales électriques au charbon ? Elles polluent. Elles rejettent beaucoup de CO2. Les centrales au gaz ? Le gaz pollue moins que le charbon mais pollue quand même… Le gaz et le charbon, il faut les acheter à l’étranger. Cela coûte plus cher. Gaz et charbon ne peuvent donc pas remplacer pour toujours l’énergie nucléaire. Bien sûr, il y a les énergies vertes, les énergies renouvelables. Surtout le vent et le soleil. Mais il n’y a pas encore beaucoup d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Il faudra donc plus que quelques années pour que les énergies vertes remplacent les autres énergies. On ne peut donc pas passer d’un coup de l’énergie nucléaire à l’énergie verte. Il y aura une étape intermédiaire. Ce sera un « mix », un mélange de plusieurs types d’énergie. Il faudra même acheter un peu plus d’électricité à l’étranger.
Tout le monde cherche la sortie
Le même problème se pose aussi dans les autres pays. En Allemagne, des centrales au gaz et au charbon vont produire une partie de l’énergie nécessaire. Et surtout, les énergies renouvelables vont être fortement développées. En particulier, les éoliennes. Le gouvernement allemand prévoit de produire 100% de son électricité par les énergies renouvelables en 2050. Pour cela, il ne faut pas seulement augmenter la production d’énergie renouvelable, il faut aussi diminuer la consommation. Des aides et des programmes sont prévus pour mieux isoler les bâtiments, diminuer la consommation des grosses industries, avoir des appareils ménagers plus économes, etc. Angela Merkel, chef du gouvernement allemand, a longtemps hésité à défendre la sortie du nucléaire. Elle s’est quand même réjouie que : « l’Allemagne soit la première grande nation industrielle à prendre le virage vers les énergies renouvelables et joue un rôle de précurseur dans le monde. »
Il est sans doute plus facile de sortir du nucléaire en Allemagne qu’en Belgique. En Allemagne, 22% de l’électricité vient du nucléaire. En Belgique, c’est plus de 50%… Mais en Belgique, on développe aussi les énergies renouvelables, on encourage les économies d’énergie, l’emploi dans l’économie « verte ». Ce n’est pas un hasard si le plan de développement économique de la Wallonie s’appelle Plan Marshall 2.vert. Car sortir du nucléaire est aussi une question d’avenir économique. Les énergies renouvelables, les équipements qui consomment peu d’énergie sont aussi des sources d’emploi.
Thierry Verhoeven