vendredi 19 avril 2024

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1er Mai, Fête du travail ! La fête pour qui, cette année?

Les militants, les mouvements de gauche et les organisations syndicales fêtent toujours le 1er mai. Et pas seulement pour rappeler les luttes du passé. Il faut aussi faire entendre encore la voix du monde du travail. Le monde du travail a bien changé. Il n’y a plus beaucoup d’usines où travaillent plusieurs milliers d’ouvriers. C’est la flexibilité dans le travail, les nombreux sous-statuts. Difficile dans ces conditions de faire l’unité du monde du travail et de revendiquer.

C’est pour cela que, cette année, le mouvement Luttes Solidarités Travail lance le débat : Le 1er Mai, Fête du travail ! La fête pour qui, cette année ? LST (Luttes Solidarités Travail) est «un mouvement d’éducation permanente et de lutte en résistance à ce qui produit la pauvreté.»  Et le mouvement souligne les effets négatifs des nouvelles formes d’emploi et particulièrement l’emploi en titres-services. En 2006, Selon le mouvement LST, les titres-services sont des «emplois» à mettre entre guillemets. Pourquoi? Parce que le contrat titres-services ne sort pas nécessairement le travailleur de la pauvreté.

Comment ça marche ?

Vous commandez les titres-services souvent par 10. Chaque ticket représente 1 heure. Le titre-service vous coûte 6,7 € (7 euros à partir du 1er mai). Vous appelez une entreprise agréée pour faire du nettoyage ou le ménage, par exemple. Vous pouvez déduire de vos impôts une partie du titre-service. Vous payez le travailleur en titres-services en fonction du nombre d’heures travaillées. Le travailleur remet le titre-service à son entreprise. L’entreprise l’envoie à Sodexho (anciennement la grande entreprise Accor). Sodexho versera 20 euros par titre service à l’entreprise agréée. Le travailleur en titres-services qui a nettoyé chez vous gagne en moyenne 8,76 euros/brut par heure travaillée. Il a souvent un contrat à durée indéterminée.

Qu’est-ce qui cloche ? D’où viennent les 20 euros ? En grande partie, du budget de la sécurité sociale. Or l’argent de la Sécurité sociale vient des cotisations sociales calculées sur tous les salaires en Belgique et du financement de l’Etat. Les cotisations sociales sont un salaire «indirect» qui sert à financer le chômage, les soins de santé, les pensions,…

Appel au débat

Pour le mouvement Luttes Solidarités Travail, le transfert pour les titres services est environ d’un demi-milliard d’euros. La plus grande part de cette somme provient des budgets de l’ONSS. Or, cet argent ne sert pas vraiment l’ensemble des travailleurs.

Dans le système des titres-services, la majorité des travailleurs se maintiennent généralement sous les seuils de pauvreté. Par contre, les personnes qui utilisent les titres-services qu’elles aient de hauts ou de bas revenus paient le même prix (6,7 euros). LST souligne aussi que les entreprises agréées en titres-services ne paient pas de TVA. Le mécanisme des titres-services fausse aussi l’économie de marché puisque les entreprises classiques n’ont pas les mêmes avantages que les entreprises agréées en titres-services.

Pour LST, les travailleurs en titres-services ne sont pas forcément gagnants. Le salaire est faible. De plus, les travailleurs en titres-services sont souvent employés à mi-temps. Et puis, il y a aussi un effet de «délocalisation interne» dit LST. Des services de proximité sont assurés par des travailleurs qui tout en ayant un contrat à durée indéterminée restent souvent «pauvres». Il y a aussi le risque que ce type d’emplois chasse les emplois plus stables et mieux payés. Bref, le mouvement Luttes, Solidarités, Travail appelle à un débat sur l’utilité réelle des titres-services pour la collectivité.

Voir le site de LST : http://www.mouvement-lst.org/
Voir la recherche complète sur les titres-services (en PDF)
A lire aussi: 1er mai, Jour de lutte et jour de fête (Mai 2007)

4 réponses

  1. Le titre service est un moyen hypocrite pour faire croire aux pauvres qu ils peuvent travailler!
    C est de l esclavage organisé!c est du travail au noir déclaré!

  2. Tout à fait d’accord…
    Mais le pire, c’est que les syndicats ont l’air de ne pas s’occuper de cela…
    Or, c’est par ces petits pas que l’on détricote peu à peu les acquis sociaux…

  3. C est toujours les gens honnêtes qui paient et Sarko dit :faites moi confiance!Travailler plus vous gagnerez plus !!!
    Allez demander à votre patron si il est d accord de vous donner un plein temps,le mi temps est une grande idée politique surtout pour les femmes désirant combiner vie de famille et boulot mais la chute est terrible et bien des femmes se sont ensuite retrouvées sur le carreau
    Les grandes surfaces savent qu engager mi temps est plus rentable ,en 4 h ,on vous donne le bouleau qu on ferait en 7h ,sans oublier les horaires coupés qui vous foutte votre vie de famille en l air
    J ai une amie ,elle met en rayon le matin à 6h et on l a reprend le soir et bien sur le samedi .super de travailler plus en moins de temps et selon le désir du patron !
    Le 1er mai est une fête du travail qui n a plus de sens ,il faudrait commencer par une fête de la solidarité!Heureusement ,il y a la fête des mères au moins celle là fera marcher le commerce des fleurs et des gentils cadeaux.

  4. 1. Le gouvernement annonce une augmentation nécessaire des titres-services pour les 2% d’index de mai. Bon. Où vont donc les 2,48% supplémentaires d’augmentation à charge du contribuable client? Au travailleur pour un salaire décent? Qui contrôle les « charges » réelles des entreprises de titres services, les salaires des dirigeants et cadres subsidiés pas toujours présents au travail? Les remboursements de frais de déplacement sans cesse en augmentation sont rares et les heures de déplacement parfois purement ignorées.
    2. Le gouvernement annonce que la mesure coûte cher à l’Etat quelques 653 millions d’€. Bon. Si l’on prend les chiffres du Bureau du Plan, le coût d’un chômeur peut être estimé (chômage+manque à gagné en impôts directs, indirects et autres taxes) à plus de 30.000 € pour 2007. La mesure a mis au travail l’équivalent de 21.311 plein temps en 2007 selon l’ONEM. Soit un coût d’un peu plus que 30.500 € soit 500 € de plus aisément compensé par la baisse du travail au noir, l’impact sur le chiffre du chômage et la mise en action, et non pas en assistance, de 47.049 personnes.
    3. Le gouvernement annonce régulièrement un trou dans la caisse de Sécurité Sociale mais omet de rappeler la contribution de cette même caisse à d’autres objectifs, l’augmentation systématique des salaires des ministres sans commune mesures avec l’index, la contribution de cette caisse à « soutenir l’emploi » sans contre partie des entreprises et de l’accès de leurs produits à notre marché consommateur, la diminution systématique des interventions liées à la santé, etc.
    4. Quand un ministre responsable d’un budget, ne pouvant expliquer un trou conséquent, sera-t-il écarté du gouvernement? Quand un ministre n’ayant pas payé ses contributions ser-t-il démis de ses fonctions? Quand une banque ayant grugé l’Etat remboursera-t-elle plus que quelques pourcents de sa dettes à l’Etat et donc au contribuable?
    5. Nous pouvons inverser les questions, quand le travailleur et contribuable sera traité de la même manière par l’Etat?
    6. Notre dernier grand pouvoir par rapport aux délocalisations ou obtention de subsides qui est l’accès à notre marché consommateur n’est JAMAIS mis en balance dans les tractations, au profit de qui? Au détriment de qui?

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