vendredi 26 avril 2024

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Ces avions qui dérangent




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Photo: J.-L. Flémal

Depuis des mois, le dossier des vols de nuit au-dessus de Bruxelles
et de
sa
périphérie empoisonne la vie du gouvernement fédéral.
La question est complexe: dans quelle direction orienter les décollages
et les atterrissages dans la région? L’exercice est tellement difficile
que beaucoup se demandent si le gouvernement fédéral ne va pas
tomber à cause de ce dossier…

L’aéroport de Zaventem
ou Bruxelles National a été construit à l’occasion
de l’Exposition Universelle de 1958. A l’époque, le problème
du bruit des avions n’était pas aussi important qu’aujourd’hui.
La capitale était moins étendue et moins peuplée et surtout,
les avions étaient beaucoup moins nombreux. En 45 ans, la situation
a bien évolué. De nombreuses habitations se sont construites
dans les zones proches de l’aéroport. Le trafic aérien
s’est
aussi intensifié. A tel point qu’aujourd’hui, à certains
moments de la journée, il peut y avoir un atterrissage et un décollage
toutes les deux minutes. Or, les avions font forcément du bruit. Pour
les riverains de l’aéroport, la situation est difficile durant
la journée. La nuit, cette situation devient plus insupportable encore.

Impossible
de contenter tout le monde

Depuis des mois, les responsables politiques se sont
saisis de l’affaire.
Pour cela, ils ont avant tout pensé au bien-être des habitants
et donc… de leurs électeurs. Souvent, ils ont oublié les
règles
propres à l’aviation, comme la direction et la force du vent…
Ainsi, il y a d’abord eu la “Route Chabert”, du nom de cet
ancien ministre flamand des Transports. Cet homme avait imaginé une
route aérienne qui évitait les quartiers de sa région électorale:
Louvain et une partie du Brabant flamand. Pour cela, les avions devaient évidemment
survoler d’autres zones habitées.

Et c’est bien là le
fond du problème. Comment faut-il s’y
prendre pour répartir les nuisances causées par les avions? Faut-il
interdire le survol de la capitale pour des raisons de sécurité?
Faut-il concentrer les axes d’atterrissage et de décollage sur
les régions les moins habitées ou au contraire, les répartir
sur toutes les zones? Il n’y a jamais eu véritablement de réponse à ces
questions. Principalement parce qu’il s’agit d’un problème
communautaire
. L’aéroport de Bruxelles-National dépend
du gouvernement fédéral. Il s’agit d’une zone fédérale
dans la Région flamande, juste à côté de la Région
bruxelloise. Et les zones les moins habitées qui sont sur la trajectoire
des avions sont toutes flamandes.

Suivre les riverains ou les normes de l’aviation?

Récemment, le
Ministre de la mobilité Bert Anciaux (Spirit) a proposé un
plan qui répartissait les vols au-dessus des différentes zones
proches de l’aéroport. Le 19 décembre, ce plan a été refusé par
le Conseil d’Etat! La raison principale: le plan impose aux avions des
axes de décollage et d’atterrissage qui peuvent présenter
un danger. En effet, les avions sont obligés de décoller et d’atterrir
avec le vent dans le dos, alors qu’en principe, ils doivent le faire
avec le vent de face. Malgré tout, le ministre Anciaux a annoncé qu’il
garderait son idée de répartir les vols, tout en respectant la
sécurité. Va-t-il y arriver?

Ce n’est pas sûr du
tout…

Ce qui complique encore fortement la situation, c’est qu’il
y a presque autant d’associations de riverains que de quartiers concernés!
Quand les uns sont contents, les autres sont mécontents et saisissent
la justice. Or, tous ces gens sont des électeurs de l’un ou l’autre
parti. Alors, comment satisfaire tout le monde, en respectant les normes de
l’aviation?

Marc Vandermeir


5 réponses

  1. La vérité, c’est qu’au nom de « l’égoisme » (comme vous dites) de 150 000 personnes qui demandent simplement de pouvoir dormir, on va s’attaquer à une compagnie privée qui, de toutes façons, est en train de s’automatiser et finira tôt ou tard par virer 75% de son personnel.

    Je vous signale par ailleurs que la plupart de ces personnes habitent dans des quartiers jadis calme, et ont payé cher pour cela. On n’a pas affaire à des gens qui auraient acheté à proximité immédiate de l’aéroport des logements bon marché pour ensuite venir se plaindre. Comme disait quelqu’un dans une carte blanche du « soir », venir habiter près d’une discothèque, c’est une chose; voir une discothèque venir s’établir à côté de chez vous, c’en est une autre.

  2. Au nom du confort de certains, on risque de détruire l’aéroport. Pauvre belgique, on l’égoïsme de quelques uns risque de précipiter des tas de gens au chômage. Mais il s’en fiche, du moment qu’ils puissent dormir…

  3. Il est bien logique que les hommes politiques Bruxellois se préoccupent principalement du sommeil des électeurs de leur commune. Pensez donc, un avion qui s’écraserait dans une des 19 communes c’est immédiatement 30.000 électeurs potentiels en moins. Par contre je comprends moins les hommes politiques régionaux…quelques vaches en moins? Question d’affinités sans doute.

  4. Je ne comprends pas ses riverrains qui se plaignent toujours, s’ils habitent les quartiers chics, celà signifie souvent qu’ils sont cadres et donc par définition profite souvent de se moyen de transport, mais comme d’habitude ils doivent se trouver à Bruxelles pour dire que et ne pas être dans les emboutéage le matin..
    Moi j’habite la campagne pas pour son calme car je suis à 15 kms de l’aéroport de Gosselies, et donc nous avons également les désagréments des vols qui augmentent.Mais le matin je fais mes 62 kms pour venir et pourtant j’ai payé très chère pour mon terrain et ma construction.

  5. J’habite tongrinne, a 20km de l’aeroport de gosselies. J’ai droit a un avion juste au dessus de chez moi tous les 15 a 20 min, cela devient infernal.
    Mes parents habitent Wavre, les avions survolent plus haut mais quel vacarme. Le trafic va encore augmenter. Nous habitons un petit pays avec une concentration importante de personne au km2, 2 aeroports Wallon ,un Bruxellois a +- 60 km l’un de l’autre, n’est-ce pas trop?. Il serait temps que les politiciens trouvent une solution a ce probleme .Au nom de l’economie on fait n’importe quoi.

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