samedi 20 avril 2024

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Dernier coup d’œil sur 2007

De quoi 2007 a-t-il été fait? Impossible de reprendre ici tout ce qui s’est passé durant cette année. Nous avons donc choisi 3 événements qui nous ont marqué. En 2007, en Belgique, on a attendu longtemps avant d’avoir un gouvernement… intérimaire. En France, Sarkozy a été élu Président et il y a eu tout de suite un gouvernement. Mais on a l’impression que c’est le Président qui fait tout. Quant au réchauffement climatique, il se porte bien merci. Le pouvoir d’achat, par contre…

Belgique, six mois de crise

Après les élections du 10 juin 2007, la Belgique a traversé une crise d’une durée record et une évolution politique que l’on n’avait jamais connue jusqu’ici.
Petit rappel. Le soir des élections législatives fédérales du 10 juin, les résultats étaient les suivants. Côté francophone, le parti libéral (MR), de Didier Reynders, devenait le premier parti. Pas parce que le MR a progressé, mais tout simplement à cause du recul du parti socialiste (PS) dû notamment à des «affaires» à Charleroi. Côté flamand, les socio-chrétiens (CD&V) alliés aux nationalistes de la NVA remportaient une victoire éclatante. Cette victoire est aussi celle d’un homme, Yves Leterme. Leterme dirige l’alliance CD&V/NVA. Il a obtenu 800 000 voix de préférence. Un chiffre presque record. Les libéraux flamands (VLD) du Premier ministre sortant Guy Verhofstadt sont en net recul et, surtout, les socialistes (SPA) ont presque disparu du paysage électoral. Avec ce résultat, une chose était claire : les électeurs flamands ont voté pour les hommes politiques qui veulent une plus grande régionalisation de l’Etat. Mais aucun parti francophone n’était demandeur de cette nouvelle régionalisation. D’où le problème…
Très logiquement, le Roi a désigné Yves Leterme comme formateur du nouveau gouvernement. Côté francophone, Leterme ne pouvait que discuter avec les 2 partis vainqueurs : le MR de Didier Reynders et les sociaux-chrétiens (CDH) de Joëlle Milquet. Côté flamand, il y avait bien sûr le CD&V–NVA et les libéraux du VLD.


Photo: Belga

Joëlle Milquet a été très ferme face aux exigences flamandes. Reynders (MR) a, lui, laissé la porte ouverte à une négociation sur la régionalisation. Donc, les francophones  étaient divisés face aux exigences flamandes. En plus, Reynders et Milquet ne s’apprécient pas. Cela a compliqué encore les choses.

Le caractère et la méthode de travail d’Yves Leterme ont aussi compliqué les choses. Yves Leterme a multiplié les gaffes face aux francophones. Il n’a pas pu limiter les exigences de la NVA. La NVA, parti nationaliste, veut que les régions aient plus de pouvoirs. Leterme s’est donc finalement retrouvé coincé. Il a remis au Roi sa démission comme formateur. Mais son parti a exigé qu’il reste le futur Premier ministre. Le roi Albert II a alors dû trouver des solutions inédites (un «explorateur», par exemple), pour tenter de ramener tout le monde autour de la table.
Ensuite, Yves Leterme a de nouveau été nommé formateur. Et de nouveau, il a été incapable de débloquer la situation. Pour finir, début décembre, le Roi a fait appel au Premier ministre sortant, Guy Verhofstadt, pour former un gouvernement provisoire. Car depuis six mois, le pays n’avait plus qu’un gouvernement: l’ancien gouvernement, chargé des « affaires courantes ». Ce gouvernement ne pouvait donc prendre aucune décision importante.

Le gouvernement intérimaire devra préparer les futures négociations entre francophones et flamands. Il devra aussi faire face aux difficultés du moment. Verhofstadt a ainsi formé un gouvernement très large avec le MR, le CDH, le PS, le CD&V-NVA et le VLD. Les Verts francophones et néerlandophones ont préféré ne pas y entrer, tout comme les socialistes flamands. Après avoir préparé et lancé les discussions sur une nouvelle régionalisation, ce gouvernement devrait laisser la place à un autre. Yves Leterme serait alors Premier ministre et ce nouveau gouvernement rassemblerait les sociaux-chrétiens et les libéraux francophones et flamands.

On retiendra pour le moment deux choses. D’abord, ce gouvernement est une sérieuse défaite pour Didier Reynders. Le président du MR ne voulait plus des socialistes. Ils sont là et il a dû s’incliner face à la fermeté de Joëlle Milquet qui a marqué de sa personnalité les six mois de crise. La deuxième chose est que personne ne pense que ce gouvernement est capable de préparer les nouvelles discussions de régionalisation. Car le CD&V reste coincé par l’extrémisme de son allié NVA.  Quant aux francophones, ils sont plus divisés que jamais…

France : Sarkozy président

En France, l’année 2007 a bien sûr été marquée par l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Sarkozy a gagné face à Ségolène Royal, fort handicapée par les divisions de son parti, le parti socialiste. Après son élection, Sarkozy a d’ailleurs divisé encore plus les socialistes : il en a attiré plusieurs dans son gouvernement. Sarkozy, c’est aussi une nouvelle forme de pouvoir: il décide de tout. Et son Premier ministre, François Fillon, apparaît comme un assistant plutôt que comme chef de gouvernement. Sarkozy a aussi et surtout mis en œuvre une politique du « tape-à-l’œil » et du vedettariat. Bien des pays et bien des institutions le critiquent à cause de cela. Sarkozy s’est aussi fort rapproché du président américain Georges W. Bush. Il s’est jusqu’à présent montré incapable de faire face aux véritables problèmes de la France: la hausse des prix, les retraites, le chômage…

Le défi du climat

2007 a aussi été marquée par la question du réchauffement climatique. L’automne a, par exemple, été le plus chaud depuis que la météorologie existe. Et des experts qui  travaillent à la demande de l’Organisation des Nations Unies (ONU), ont remis un rapport sur les risques très graves du réchauffement climatique. Des risques sociaux, économiques et physiques. Le rapport dit qu’il est important et urgent de prendre des décisions pour diminuer au maximum le réchauffement climatique. C’est un défi très important pour tous les gouvernements du monde.

Et 2007, c’était aussi…

La forte hausse des prix :le pétrole, les denrées alimentaires ont augmenté très fort.
L’échec de l’intervention américaine en Irak et l’échec de l’intervention internationale en Afghanistan, où les talibans (extrémistes islamistes) contrôlent à nouveau une bonne part du pays.
Une situation toujours complètement bloquée entre Israël et les Palestiniens.
Des tensions sur l’Iran et ses activités nucléaires.
L’échec de toutes les tentatives pour libérer les otages détenus par les Forces armées révolutionnaires (FARC) en Colombie. La plus connue de ces otages est Ingrid Betancourt…
Les graves incertitudes sur l’avenir du Pakistan.
Sans oublier, la menace terroriste, surtout islamiste, comme l’ont indiqué, entre autres, les nouveaux attentats en Algérie.

Marc Vandermeir

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