samedi 20 avril 2024

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Des élections ni libres, ni équitables…

Ce dimanche 29 juin, Robert Mugabe est redevenu officiellement président du Zimbabwe pour 5 ans. Robert Mugabe a 84 ans. Cela fait 28 ans qu’il est au pouvoir. Cette élection a eu lieu dans un pays qui est, depuis plusieurs années, en crise économique et sociale. Et en plus, depuis 3 mois, le pays est en grave crise politique. Le 29 mars dernier, les Zimbabwéens ont voté pour leurs députés et leur président. Avant les élections, les opposants à Mugabe l’accusaient de vouloir tricher en profitant de sa fonction de président. Par exemple, il avait fait distribuer de la nourriture et des produits agricoles pour obtenir des voix.

Le 2 avril, la commission électorale publie les résultats des élections parlementaires. Pour la 1ère fois, Mugabe et son parti perdent la majorité. C’est le MDC, le Mouvement pour le changement démocratique, qui gagne. Le MDC est un parti d’opposition dirigé par Morgan Tsvangirai. Tsvangirai était aussi candidat contre Mugabe à l’élection présidentielle.  Mais il faudra attendre le 2 mai pour que la commission électorale publie les résultats de l’élection présidentielle.  Et, d’après les résultats officiels, Tsvangirai est devant Mugabe mais n’a pas la majorité absolue.

Il faut donc un second tour pour départager les 2 candidats. Ce second tour était organisé ce vendredi 27 juin.
Entre les deux tours, Mugabe a fait pression sur ses adversaires. Au moins 90 de ses opposants ont été tués. D’autres ont subi des violences ou des intimidations. Le 22 juin, moins d’une semaine avant le second tour, Tsvangirai a renoncé à se présenter contre Mugabe. Les conditions d’une élection libre et équitable n’étaient pas réunies, a-t-il expliqué.

Mugabe a donc été réélu président du Zimbabwe. Il n’y avait plus d’autre candidat contre lui. Mugabe a été réélu avec 85,51% des suffrages, selon les résultats officiels. Mugabe aurait obtenu deux millions de votes contre 233 000 pour l’opposant Morgan Tsvangirai. Le nom de Morgan Tsvangirai apparaissait en effet toujours sur le bulletin, bien qu’il se soit retiré. Les observateurs africains qui ont pu superviser ces élections demandent qu’elles soient organisées à nouveau. "Ces élections n’ont été ni libres ni équitables", a estimé le chef des observateurs. Il y a eu beaucoup de violences, d’intimidations, d’enlèvements et d’agressions. De plus, le taux de participation a été très faible et beaucoup de bulletins nuls ont été déposés. Le résultat de ce second tour ne reflète donc pas la volonté populaire.

Beaucoup de pays occidentaux sont aussi de cet avis. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a déclaré qu’il y avait eu  « trop de violences et d’intimidations » pendant la campagne électorale.

Pourtant, dimanche 29 juin, Robert Gabriel Mugabe, a juré de « servir sincèrement en tant que président, avec l’aide de Dieu », lors d’une cérémonie organisée à Harare, la capitale du Zimbabwe. Il a néanmoins ajouté qu’il était prêt au "dialogue" avec le MDC, le parti d’opposition. 

(à suivre)

A lire dans nos archives :
Le Zimbabwe au bord de l’explosion (2002)
Fermiers blancs contre Mugabe (2002)

A lire aussi de Colette Braeckman dans Le Monde Diplomatique :
Un combat légitime instrumentalisé par le régime
Bataille pour la terre au Zimbabwe (mai 2002)

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