jeudi 28 mars 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

Eau, pétrole et Coca-cola

L’eau potable est vitale. L’eau est un des problèmes majeurs
pour l’avenir de l’humanité. Après avoir dénoncé les
mécanismes de la mondialisation, de la compétitivité à tout
prix, Ricardo Petrella analyse et met en garde: la logique de marché menace
l’eau. Il était invité par Entraide et Fraternité à débattre
du problème. Nous y étions.

97,5% de l’eau de notre planète est salée, donc non consommable.
En plus, les habitants de la planète n’ont pas le même accès à l’eau:
le New-Yorkais en utilise 1000 litres par jour, l’habitant d’un
pays pauvre doit se contenter de quelques litres. Mais 2,4 milliards d’êtres
humains n’y ont pas accès. Cinq millions en meurent chaque année…

Privatiser?

Et pourtant, certains voudraient privatiser l’eau. Elle serait une marchandise
comme les autres. Pourquoi ? Beaucoup d’états sont endettés
et il faut de l’argent pour entretenir tout le réseau d’eau.
Le commerce de l’eau peut être rentable. Les investissements de
départ ont été payés par les citoyens. Si on privatise,
les actionnaires des entreprises feront facilement du profit. La présence
du privé dans l’exploitation de l’eau est encore faible.
Mais des multinationales, comme Suez ou ex-Vivendi, font passer leurs idées à travers
les médias: tout irait mieux avec le privé. Ce n’est pourtant
pas le cas. La Grande-Bretagne en est un exemple.

Ce pays a privatisé l’eau en 1988. L’Etat a vendu les infrastructures à 22%
de leur valeur. Quatre ans après, le consommateur payait l’eau
50% plus cher. Par contre, les rémunérations des managers ont
parfois augmenté de 200%. Une enquête a même montré que
les entreprises privées n’avaient pas entretenu correctement le
réseau. L’eau est parfois de mauvaise qualité ou polluée.
Pas vraiment de quoi donner confiance dans les entreprises privées!

Un problème mondial

L’eau est la clé des «Objectifs du Millénaire».
Ces «Objectifs du Millénaire» sont les engagements que les
pays les plus riches ont pris pour réduire de moitié la pauvreté sur
la planète. Le financement est possible pour garantir un environnement
sain et diminuer rapidement de moitié le nombre d’humains qui
n’ont pas l’eau potable. Mais pour cela, il faut que les pays riches
respectent leur volonté d’augmenter l’aide publique au développement.
Il faudrait aussi annuler la dette du Tiers Monde. Et arrêter de vendre
sur les marchés étrangers des produits à un prix plus
bas que le prix le marché intérieur. L’eau est le patrimoine
de l’humanité. Un patrimoine menacé par la «pétrolisation» et
la «coca-colisation» dit Ricardo Petrella.

Pétrole…

La «pétrolisation» ? C’est comparer l’eau au
pétrole. Ne l’appelle-t-on pas «l’or bleu»?
Accepter cette idée, c’est accepter que l’eau est rare et
non renouvelable comme le pétrole. Cela justifierait qu’elle appartienne à ceux
qui peuvent la payer. Celui qui a besoin de pétrole doit le payer, et
parfois très cher. Ce serait pareil pour l’eau. Alors qui interdira à quelqu’un
de dire «l’eau de chez moi est à moi» ?

L’eau pourrait devenir une cause de guerres, comme le pétrole aujourd’hui…
Et pourtant, l’eau potable n’est pas comme le pétrole. Elle
est inégalement répartie sur la planète, c’est vrai.
Mais l’eau, c’est un cycle. La quantité d’eau est toujours
la même. Si l’on respecte et favorise le cycle de l’eau, il
n’y a aucune raison qu’elle devienne rare.

Et coca-cola!

La «coca-colisation» de l’eau? C’est le fait que nous
avons accepté que l’eau soit une marchandise. Nous ne buvons plus
l’eau du robinet, pourtant sûre à 100% ! Nous la gaspillons.
Nous buvons des eaux en bouteille qui sont mille fois plus chères, parfois
non contrôlées, et qui profitent aux multinationales. Pourtant abondonner
l’eau, un bien commun public, à la logique du privé n’est
pas sans danger pour notre avenir…

Michèle Charles Salmon

Pour en savoir plus
L’eau, bien commun public par Riccardo PETRELLA aux Editions de l’Aube,
2004
Le site d’Entraide et Fraternité : http://www.entraide.be/

3 réponses

  1. bonjour, ma reaction ,mais non l’eau du robinet n’est pas bonne j’abite sur augree et je vous defie de boire c’ette eau il y a du calcaire allors c’est quelque chose ,je ne vous raconte pas la machine a l’esiver percolateur etc les marchants de c’es article travaille tres bien, nous avons eu de la bonne eau dans les annees 80, c’est vraiment honteux or que l’eau se n’est pas se qui manque ici en belgique, elle devrais meme etre graduite nous somme en 2006, et bien on ne peux plus rire des annees arierre car s’cela n’a pas changer beaucoup, nous reston arierer sur beaucoup de chose, mais bon c’est notre gouvernement et l’etat qui veux ca c’est du buisnes pour eux, bien triste la belgique, a+ marie

  2. Il existe des cruches avec purificateur. Perso, je trouvais l’eau de bxl dégueulasse (calcaire etc). Graçe à cela ça va mieux, sinon je mets de la grenadine dedans, ça fait passer le goût.
    Pour moi, l’eau de bouteille est à consommer comme un jus d’orange en boîte, une fois de temps en temps.
    Les bouteilles, il faut les recycler et le plastique n’est PAS recyclable à 100 pourcent: déchets!
    Il a fallu les transporter jusqu’au magasin: émission de CO2.
    Pour ces raisons, et parce que l’Etat dépense des fortunes pour qu’on ait de l’eau potable, je trouve inadmissible d’être un consommateur régulier d’eau en bouteille.
    Franchement, j’ai vécu au Pérou, et là bas, il faut d’abord la faire bouillir pour ne pas risquer de maladies alors que nous chions dans de l’eau potable! Dans les communautés paysannes, l’eau manque pour l’irrigation de culture et est source de conflit et de pauvreté.
    Alors franchement, se plaindre d’un petit goût alors qu’il y a moyen d’y remédier, je trouve ça vachement culotté!

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