mercredi 24 avril 2024

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Game Over

La nouvelle a surpris tout le monde, mercredi dernier. Justine Henin a décidé d’arrêter sa carrière de joueuse de tennis. A 26 ans, à peine. Alors qu’elle était, pourtant, toujours la numéro 1 mondiale. Explications…


Photo: Belga

Avouons-le, le tournoi de Roland Garros, qui débute dimanche prochain, aura un goût un peu étrange pour les Belges mais aussi pour tous les amateurs de tennis. Pas de Justine Henin du côté des courts de terre battue de Roland Garros. La joueuse belge n’y défendra pas son titre, gagné l’an dernier face à Ivanovic. Un 5ème titre de Roland Garros ne viendra pas enrichir le palmarès de Justine. Le palmarès de la championne restera, pour toujours, bloqué à 41 titres, dont 7 du Grand Chelem. Seul Wimbledon a échappé à Justine Henin. On retiendra aussi ses victoires en Fed Cup et aux Masters, et son titre olympique, en 2004, à Athènes. Ainsi que 117 semaines à la tête du classement mondial des joueuses de tennis.

"Il me manque l’envie"

Justine Henin, en quelques chiffres

Née le 1er juin 1982
Professionnelle depuis 1999
41 tournois gagnés
4 titres à Roland Garros
2 titres à l’US Open
1 titre à l’Australian Open
1 titre en Fed Cup
1 médaille d’or olympique
117 semaines à la tête du classement mondial

En 2007: 10 tournois gagnés (pour 14 joués)

Cette place de n°1, Justine Henin l’occupait d’ailleurs toujours, la semaine dernière. Alors, pourquoi arrête-t-elle sa carrière au sommet de sa gloire, après une année 2007 tout à fait exceptionnelle où elle n’a été battue que 4 fois? Beaucoup de spectateurs, en Belgique et à l’étranger, se posent la question. La réponse de Justine Henin est la suivante: "Il me manque la hargne, l’envie, l’amour de ce que je fais. (…) Je n’avais plus envie d’être là…" Une explication un peu difficile à comprendre, lorsqu’on regarde les matches de tennis, dans son fauteuil, à la télévision.

En effet, difficile d’imaginer que l’on ne puisse plus avoir envie d’être acclamée sur le central de Roland Garros, de soulever la Coupe et d’empocher le chèque qui va avec, de voyager et de séjourner dans des hôtels de luxe. Voilà pour la partie visible de ce métier. Cela en fait rêver plus d’un. Mais on oublie souvent que derrière le revers magique de Justine Henin (John Mc Enroe a dit de ce revers qu’il était le "meilleur du monde"), il y a des années de travail.

Sa première raquette, Justine l’a tenue à 5 ans. Faites le calcul. Et puis, pour arriver en forme, à Roland Garros ou ailleurs, il faut s’entraîner et encore s’entraîner, jour après jour. Certains parlent de sacrifices. Le mot n’est pas trop fort: un tel rythme d’entraînement et de compétition laisse peu de place à la vie privée.

Alors, comme l’expliquent la plupart des anciens sportifs: un beau matin, le ressort se casse. L’envie de s’entraîner et de faire toujours des sacrifices disparaît. Autre explication: lorsqu’un sportif gagne un grand tournoi, il a en quelque sorte atteint son objectif. Il doit alors s’en fixer un nouveau. Justine Henin avait tout gagné. Difficile alors de se fixer de nouveaux objectifs. C’est donc logique que l’envie et la motivation diminuent.

Une femme derrière la championne

La retraite avant l’âge de Justine Henin devrait, en tout cas, faire réfléchir les responsables du sport. En effet, est-il normal que la meilleure joueuse du monde décide, à la veille de ses 26 ans, de tout arrêter parce que le cœur n’y est plus? Cette situation, ce ras-le-bol physique et moral, est aussi une conséquence du rythme des compétitions. Les tournois sont nombreux et la concurrence est toujours plus grande. Et puis aussi, les médias, les sponsors, les responsables de tournois, les supporters en veulent toujours plus. Les sportifs subissent une pression parfois intolérable. Tout cela finit aussi par user le corps, comme la tête.

Autre critique du sport de haut niveau, souvent entendue depuis la semaine dernière: est-il normal qu’un grand champion empoche autant d’argent, même s’il a fait beaucoup d’efforts et de sacrifices? Comme si, le métier de sportif professionnel avait plus d’importance que celui d’instituteur, de plombier ou chirurgien! Avec ce genre d’arguments, certains estiment d’ailleurs que Justine Henin n’avait "pas le droit" d’arrêter sa carrière avant les Jeux olympiques, où elle devait défendre les couleurs de la Belgique.

Chagrin des Belges… et des autres

Malgré toutes ces explications, la retraite prématurée de Justine Henin reste donc difficile à comprendre. Sans doute parce que pour tous ses supporters, mais aussi pour les amateurs de sport et de beaux gestes, cet événement a quelque chose de triste. Elle ne nous fera plus vibrer, derrière notre petit écran. Finie aussi, cette fierté qui, avouons-le, nous gagnait lorsqu’on nous parlait de "Justine, la Belge", à l’étranger. Mais la fin de carrière de Justine Hanin nous rappelle la chose suivante: derrière ces sportifs, que certains transforment parfois en stars ou en idoles, se cachent des hommes et des femmes, tout simplement… 

Anouck Thibaut

 

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