Depuis 1993, les Nations Unies célèbrent une journée mondiale de l’eau. Cette année, la journée est fixée au 20 mars 2008. Mais le week-end dernier déjà, il y avait en Wallonie des activités autour de ce thème. Le grand public était invité à regarder l’eau de plus près. En Belgique et en Wallonie, nous ne manquons pas d’eau potable. Il n’en va pas de même ailleurs.
La Terre est avant tout une planète d’eau. Les stocks d’eau sur la planète sont de 1,4 milliards de km3 (pas des m3 des km3) ! C’est énormenombre qui donne la mesure règlementaire. Mais presque la totalité de cette énorme masse d’eau est difficilement utilisable par l’homme. C’est l’eau des océans et des glaciers. Seules les eaux souterraines, les lacs d’eau douce et les rivières sont accessibles facilement. Cette eau accessible ne représente même pas 1% de l’eau totale sur notre planète. Dans beaucoup de pays du monde, l’eau est pourtant banale. Aux Etats-Unis, chaque habitant consomme en moyenne 600 litres par jour. Les habitants d’Europe consomment entre 250 et 350 litres. Mais les habitants d’Afrique subsaharienne consomment en moyenne de 10 à 20 litres par jour. Et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMSOrganisation mondiale de la santé, c'est une organisation des Nations Unies.), une personne a besoin de 50 litres d’eau potable par jour.
Pourtant, sur la Terre, 1,5 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Et selon l’Organisation mondiale de la santé, 2,6 milliards de personnes vivent sans installation sanitaire. Cela veut dire pas d’hygiène et pas de qualité de vie. Cela touche surtout les personnes fragiles : les enfants, les femmes enceintes, les malades. Les pollutions et le réchauffement climatique aggravent le manque d’eau potable. L’eau potable devient de plus en plus rare. Certains disent que l’eau devient l’un des grands enjeux économiques et politiques du 21e siècle. L’accès à l’eau est déjà parfois source de conflit.
L’eau est un capitalensemble des moyens financiers des entreprises de vie. Elle est vue aussi ces dernières années comme un capital tout court. On parle d’ailleurs de «l’or bleu» comme l’on parlait de «l’or noir» pour le pétrole. L’eau est en train de devenir une marchandise comme les autres. L’eau est un marché de 800 milliards de dollars par an. Sur les 10 plus grandes multinationales qui font des «affaires avec l’eau», 9 sont européennes. Parmi elles: Suez et Veolia. Nous, nous ne manquons pas d’eau potable. Mais la marchandisation de l’eau concerne tout le monde. Une journée mondiale de l’eau est une occasion de s’intéresser de plus près à la production et la consommation de l’eau. Et de réfléchir: la veut-on vraiment source de vie pour toutes et tous ou simplement « or bleu », une marchandise pour ceux qui peuvent se l’offrir?
A lire aussi
Danger Eau, pétrole et Coca-cola (L’Essentiel)
Main basse sur l’eau des villes (Le Monde diplomatique)
Livre : Sous la direction de Ricardo Petrella, L’eau, res publica ou marchandise ?
Editions La Dispute – 2003
Riccardo Petrella, Le manifeste de l’eau : pour un contrat mondial
Labor, Collection La Noria – 1998
Sites pédagogiques sur l’eau :
En Wallonie, un site ancien (2001), présentation conçue pour les plus jeunes mais infos et jeux (parfois sous forme de quête) intéressants pour tous.
Du Québec :
http://www.in-terre-actif.com/fr/show.php?id=265
http://recitadaptscol.qc.ca/coffre/spip.php?rubrique20