Jeudi 22 mars, la justice française a finalement acquitté Philippe Val, le directeur de l’hebdomadaire français Charlie Hebdo. Philippe Val risquait une peine de six mois de prison et 22 500 euros d’amende. Il était devant le tribunal parce que Charlie Hebdo, journal satiriqueOn est satirique quand on exagère les faits en s'en moquant pour faire comprendre ces faits., avait publié trois caricatures de Mahomet. Deux de ces trois caricatures étaient déjà parues dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre 2005. Et elles avaient provoqué de violentes réactions dans le monde musulman. Un des dessins représentait Mahomet avec, sur la tête, un turban en forme de bombe avec la mèche allumée. L’autre montrait le prophète qui accueillait des kamikazesqui se suicident en se faisant exploser au paradis avec ces mots: "arrêtez, arrêtez, nous n’avons plus de vierges". Le troisième dessin mis en cause était un dessin original de Cabu, dessinateur habituel de Charlie Hebdo. On y voyait Mahomet se prendre la tête dans les mains et dire : "c’est dur d’être aimé par des cons". Ce dessin était accompagné d’une légende: "Mahomet débordé par les intégristes".
En France, trois organisations avaient attaqué Charlie Hebdo: la grande Mosquée de Paris, l’Union des organisations islamiques de France et la Ligue islamique mondiale. Ces organisations disaient que tous les musulmans étaient insultés par ces dessins.
Mais, pour beaucoup, le procès de Charlie était devenu le procès de la liberté d’expression et du droit à la satireoeuvre qui tourne quelque chose ou quelqu'un en ridicule. Plusieurs responsables politiques français ont soutenu Charlie Hebdo. Notamment François Bayrou, candidat centriste à la présidentielle, et François Hollande, leader du Parti socialiste. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et candidat UMP à la présidentielle, avait aussi envoyé une lettre qui a été lue au procès. Il y disait qu’il préférait "l’excès de caricaturedessin, image, texte, qui exagèrent un trait physique, le caractère, les habitudes de personnes dans le but de faire rire. à l’absence de caricature".
Quand le tribunal correctionnel de Paris a relaxé Charlie Hebdo, beaucoup ont applaudi. L’Union des organisations islamiques de France, une des organisations plaignantes, a en revanche déclaré qu’elle ferait appel.
Une réponse
Charlie Hebdo, ouais, ils sont vraiment relax… Les fidèles lecteurs de l’ancien Charlie l’appellent le NEM: le non événement du mercredi. « Relax » aussi sur l’Europe, Philippe Val a fait campagne pour le « oui » au Traité constitutionnel. Ceux qui étaient pour le « non » étaient bêtes et méchants. Allez « Ni Dieu, ni maître_ »