Paul Magnette, ministre fédéral de l’Energie a fait une proposition pour lutter contre l’augmentation des prix de l’énergie. Il veut plafonner les prix de l’électricité en Belgique pendant une période transitoire de trois ans.
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Actuellement, les tarifs de l’électricité belge suivent le prix des bourses européennes de l’électricité. Or, la plus grosse partie de l’électricité belge est produite par des centrales nucléaires. Contrairement à l’électricité européenne qui est produite par des centrales au gaz. La production de l’électricité belge revient donc moins cher. Il n’y a donc pas de raison qu’elle augmente pour le moment.
Paul Magnette propose que les tarifs du courant électrique soient provisoirement régulés par l’Etat belge, en attendant qu’il y ait une vraie concurrencecompétition entre entreprises pour être le plus rentable et gagner des marchés. Le système qu’il propose permettrait de limiter la facture pour les entreprises et les ménages.
Soulager les ménages et les entreprises, diminuer l’inflation
Depuis quelque temps, en effet, les prix de l’énergie sont de plus en plus élevés. Depuis un an, le prix de l’électricité a augmenté de 21,2 % en Belgique. Le prix du gaz a augmenté de près de 50 %. Les ménages ont de plus en plus de difficultés à payer leurs factures. Les entreprises, elles aussi, ont du mal. De plus, les augmentations du prix de l’énergie jouent un grand rôle dans l’inflation. Cette inflation est de 5,9 % par an actuellement. Et les augmentations des prix de l’énergie sont responsables de près du tiers de cette inflation.
Actuellement, les ménages en Belgique paient en moyenne 2 000 € par an pour leur énergie: environ 1 000 € pour le chauffage, environ 400 € pour l’eau chaude et 600 € pour l’électricité.
La proposition qui fâche
Le ministre de l’Energie dit que l’on peut faire quelque chose pour réduire le poste électricité. Il a proposé au gouvernement fédéral de créer des tarifs maximaux pour l’électricité. La Commission européenne n’est pas opposée à ce projet. Mais le projet de Paul Magnette divise le gouvernement belge. Il fâche aussi les patrons. Notamment ceux d’Electrabel. Cette entreprise produit 80 % de l’électricité du pays. Elle a presque un monopole. Elle n’a pas envie que ses bénéfices soient réduits. Elle dit qu’elle a besoin de cet argent pour de nouveaux investissements.
Et comme si cela ne suffisait pas, Electrabel est une filiale du groupe GDF-Suez. Et jeudi dernier, les actions de GDF-Suez ont perdu beaucoup de leur valeur en bourse. De même que d’autres actions du secteur de l’énergie. A cause, disent certains analystes, des propos de Paul Magnette. Il faut dire que ces actions ne sont pas les seules à baisser en ce moment.
De plus, ces actions avaient commencé à baisser la veille des déclarations de Paul Magnette. Du coup, la présidente de l’Association de défense des actionnairespropriétaires d'une partie du capital d'une entreprise minoritaires de GDF Suez dénonce un « délit d’initié».
Cette proposition du Ministre ne fâche quand même pas tout le monde. Les syndicats (la FGTBAbréviation de Fédération Générale des Travailleurs de Belgique. Sa couleur: le rouge. et le MOCmouvement composé de plusieurs organisations chrétiennes comme un syndicat, une mutuelle, une organisation de femmes, de jeunes...) et les associations de consommateurs ont bien accueilli la proposition. Test Achats notamment rappelle qu’elle a toujours voulu que les prix de l’énergie soient régulés.
A lire :
Belgique- Le gaz va-t-il flamber ? (juin 2007)
Libéralisation- De l’électricité dans l’air (juin 2006)
Sur la récupération des « bénéfices illégitimes » d’Electrabel, le texte de plusieurs associations et des syndicats (juin 2008)
Le site militant de Greenpeace (lance fin 2007)