Mardi 4 décembre, 177e jour sans gouvernement. Et la situation politique de la Belgique est moins claire que jamais. Samedi, en effet, au 174 e jour de crise, le formateur Yves Leterme a remis sa démission au Roi. Le Roi a confié une mission au premier Ministre sortant, Guy Verhofstadt…
Photo: Belga
Aujourd’hui, c’est plus que jamais l’heure des questions. Pour la deuxième fois, le formateur Yves Leterme a remis sa démission au Roi. Il n’est pas parvenu à trouver, avec les partis de l’Orange bleue, un accord pour former un gouvernement. On semblait pourtant proche d’une solution. Mais Yves Leterme avait posé trois questions aux quatre partis qui négociaient pour l’orange bleue. Ces questions portaient sur les réformes institutionnelles Il voulait une réponse qui soit un oui ou un non. Mais la réponse du CDHCentre démocrate humaniste, anciennement Parti social chrétien (PSC) était plutôt non que oui. Et même s’il dit le contraire, le MRMouvement Réformateur, n’a pas non plus dit franchement oui.
Qui est responsable de la crise ?
Aucun des partis autour de la table ne veut être celui par qui la crise est arrivée.
Les trois partis qui ont répondu oui, ou plutôt oui, chargent le CDH. Ainsi, les partis libéraux ont parlé d’une même voix ce dimanche. Ils veulent « une réforme de l’Etat qui apporterait un nouvel équilibre entre, d’une part, les Communautés de la Belgique et, d’autre part, l’Etat fédéral et les entités fédérées». Ils «en appellent à leurs collègues chrétiens-démocrates et humanistes afin qu’ils aboutissent à un accord équivalent en vue d’une telle réforme de l’Etat». En d’autres mots, pour eux, ce sont les partis socio-chrétiens du Nord et du Sud qui ne parviennent pas à s’entendre. Ce qui est sûr, c’est que, si les libéraux semblent unis, les partis socio-chrétiens du Nord et du Sud sont plus divisés. Notamment parce que le CDV est allié au NVASigle de la Nieuw-Vlaamse Alliantie. On prend la première lettre de chaque mot. En français: Nouvelle Alliance flamande., un parti régionaliste flamand. Et la NVA a des exigences communautaires que le CDH ne peut pas accepter.
Un dépanneur
Depuis la démission d’Yves Leterme, le Roi a rencontré plusieurs fois Guy Verhofstadt, le Premier ministre sortant qui est toujours en « affaires courantes ». Le Roi a confié à Guy Verhofstadt une mission à court terme: une mission de dépanneur. Guy Verhofstadt doit essayer de sortir de l’impasse. Il doit voir comment « ouvrir dans les meilleurs délais des négociations sur une réforme approfondie de l’Etat et d’autre part comment régler une série de dossiers qui dépassent le cadre des affaires courantes ». Guy Verhofstadt prendra donc des contacts discrets avec tous les partis démocratiques.
Et après ?
Verhofstadt devient donc le 3e réconciliateur qui va essayer de dénouer la crise. Que peut-il proposer de plus ? Comment sortir de cette crise qui n’en finit pas ? Quelles nouvelles solutions peut-on trouver ? On parle de solutions exceptionnelles qui semblaient improbables, il y a peu …
Certains parlent d’un gouvernement provisoire, un gouvernement de nécessité nationale. Un gouvernement aux pouvoirs limités. Cela pourrait être l’ancien gouvernement qui est aujourd’hui en affaires courantes. Cet ancien gouvernement pourrait être élargi. Il pourrait accueillir d’autres partis. Ses pouvoirs aussi seraient élargis. Ce gouvernement ferait plus que gérer les affaires courantes. D’autres pensent même à un gouvernement d’unité nationale, qui réunirait tous les partis démocratiques du pays. D’autres encore, pensent à remettre encore une fois, les partis de l’orange bleue autour de la table.
Nicolas Simon
Quelques repères pour mieux naviguer dans la crise actuelle Les partis et les responsables politiques qui ont négocié pour l’orange bleue, ce sont Côté orange: les partis socio-chrétiens
Côté bleu: les partis libéraux
Ceux qui n’étaient pas à la table des négociations mais qui pourraient être approchés si la crise se poursuit, sont Les partis socialistes (les rouges)
Les partis écologistes (les verts)
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Une réponse
Cela devient n’importe quoi! J’ai l’impression que l’on commence un nouveau tour de carrousel. Je vois mal après 6 mois comment serait-il possible de fonder un gouvernement orange/bleu… Le mieux serait de donner le pouvoir à l’ancien gouvernement…