samedi 20 avril 2024

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Mauvais bulletin pour l’école

Le journal Le Soir a récemment publié le rapport de synthèse que les inspecteurs de l’enseignement ont rédigé, suite à leurs visites au cours de l’année scolaire 2008-2009 dans les classes maternelles, primaires et secondaires des écoles de Belgique francophone.

Ce rapport est inquiétant. En résumé, les inspecteurs observent que les réformes décidées ces dernières années au Ministère de l’Enseignement ne sont pas, ou pas bien appliquées dans les écoles. Les écoles respectent généralement le programme, mais les enseignants n’ont pas été assez formés pour appliquer les nouvelles règles.


Photo: Belga

Des manques

Les cours continuent à être centrés sur les savoirs, alors qu’ils devraient être centrés sur les compétences et les savoir-faire. Le journal de classe n’est pas bien utilisé. Les enseignants voient le journal de classe comme une obligation réglementaire à respecter et pas comme un véritable outil de travail.

Dans le primaire, les cours d’histoire, de géographie, de sciences sont négligés.

Dans le secondaire, il n’y a pas assez de lien entre les différentes années de la formation des élèves. Les enseignants travaillent encore trop « dans leur coin». Résultat : les apprentissages sont hachés, il n’y a pas continuité d’une année à l’autre.

La communication passe mal aussi entre les professeurs du primaire et ceux du secondaire. Plus grave. Elle ne passe pas non plus entre le primaire et le 1er degré différencié du secondaire. Or, au degré différencié, on accueille les élèves qui n’ont pas obtenu le Certificat d’études de base à la fin du primaire.  Il serait donc important que le primaire et le 1er degré différencié communiquent pour faire réussir ces élèves en grande difficulté.

En ce qui concerne les cours de rattrapage, ils ne sont pas adaptés aux difficultés de ces élèves. Même chose pour les doubleurs.

On évalue les élèves mais on les évalue mal. Ainsi en maths, on évalue beaucoup plus les opérations que les problèmes. Et quand on évalue les élèves, c’est plutôt une sanction qu’une aide pour progresser.

Il y a aussi de grandes différences entre les écoles sur le contenu des évaluations. Ainsi, certaines écoles primaires évaluent différemment les élèves en difficulté. Résultat : ces élèves et leurs parents ont des informations peu fiables. Et ils sont fort surpris au moment de l’examen externe de fin de CEB.

Les inspecteurs relèvent aussi des problèmes pratiques. Par exemple : le cours de natation en maternelle et en primaire. Dans certaines écoles, ce cours n’est pas donné alors qu’il est bien prévu au programme. Dans d’autres écoles, il est donné dans de mauvaises conditions de sécurité: il n’y a pas assez d’adultes pour surveiller de façon efficace, les enfants au bassin de natation.

Depuis la publication de ce rapport, l’inspection et le cabinet pour trouver des solutions aux manques que le rapport constate.

Réactions

Les syndicats d’enseignants ont réagi. Prosper Boulangé, le représentant de la CSC-enseignants déclare : «Les enseignants sont choqués, furieux ! Ils estiment que l’inspection les salit et qu’elle a oublié la réalité, et les difficultés, du métier. » Prosper Boulangé parle de « divorce entre les pédagogues “d’en haut” et les maîtres “d’en bas”. » Il souligne aussi que les réformes engagées ces dix dernières années n’ont jamais été évaluées alors que c’était prévu. 

Il y a eu des discussions entre l’inspection et le cabinet du ministère de l’enseignement  pour trouver des solutions aux problèmes décrits dans ce rapport. Et la ministre de l’Enseignement Marie-Dominique Simonet prévoit de renforcer les formations continuées des profs et de faire des programmes plus clairs.

Lydia Magnoni

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