mardi 23 avril 2024

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Nojoud Ali, 8 ans, divorcée

C’est l’histoire d’une fille de 8 ans qui vit au Yémen. Elle s’appelle Nojoud Ali. En avril 2008, elle a obtenu le divorce. Car Nojoud Ali a été mariée 2 mois avec un homme de 30 ans.

Ce sont les parents de Nojoud qui l’ont obligée à se marier. La fillette a déclaré à un journal du Yémen, le Yemen Times : « Mon père m’a battue et m’a dit que si je n’épousais pas cet homme, je serais violée et personne dans ce pays ne m’aiderait. On m’a demandé de signer le contrat. Je devais rester chez mes parents jusqu’à 18 ans. Mais une semaine après, ils m’ont obligée à vivre chez mon mari. »

Le père de Nojoud est au chômage. Il doit nourrir ses 2 femmes et ses 16 enfants. C’est un villageois de Wadi La’a. Il est venu à Sanaa, la capitale du Yémen, pour trouver un emploi. La famille vit dans un quartier très pauvre dans une «maison» de 2 pièces. Dans la province d’origine de la famille, les mariages se font très tôt. C’est ainsi que le père a accepté la demande en mariage d’un homme de 30 ans pour sa fille Nojoud. Il dit à la journaliste : « Quand Faez Ali Thamer, également originaire de Wadi La’a, est venu demander la main de Nojoud, j’ai tout de suite accepté pour pouvoir la protéger. Ma première fille a été kidnappée, je ne voulais pas qu’il lui arrive la même chose. » Nojoud va donc vivre avec son mari dans le village de Wadi La’a. Son mari la maltraite. Elle vit l’enfer. Lors d’une visite chez ses parents, Nojoud se plaint de sa nouvelle condition d’épouse. Ses parents ne l’entendent pas. Finalement, une de ses tantes lui conseille d’aller au tribunal et lui donne l’argent pour s’y rendre en bus.

La voyant perdue dans le tribunal, le juge l’héberge pendant 3 jours. Il place le père et le mari en détention provisoire. Mais le divorce n’est pas gagné d’avance. Au Yémen, le mariage est interdit avant l’âge de 15 ans. Toutefois, des contrats de mariage sont faits avant l’âge légal. En principe, les relations sexuelles sont interdites avant que la jeune fille soit « prête ». 

Pour l’avocate de Nojoud, Chadha Nasser: « les règles tribales ont souvent la priorité sur la loi en vigueur, ce genre d’affaire est d’habitude étouffée… » L’avocate a alerté les journaux et les associations pour les droits des femmes. Et Nojoud Ali a gagné son procès. Elle vit à nouveau avec ses parents et est retournée à l’école. Elle a le soutien de son avocate et d’associations féministes. Nojoud Ali a déclaré : « Quand je serai grande, je veux défendre les gens opprimés comme Chadha ! »

Depuis le procès de Nojoud Ali, d’autres filles vont en justice contre leur mari.

Une étude de 2006 montre qu’au Yémen, 52 % des filles sont mariées avant leur majorité et seulement 6,7% des garçons. La moyenne d’âge est en augmentation : 14,7 ans pour les filles et 21,5 ans pour les garçons. Mais dans certaines régions, beaucoup de filles sont mariées à l’âge de 8 ans. Sources : Le Soir, Le Figaro, AFP

Une réponse

  1. Nous trouvons que cela est très choquant et que ce genre de choses ne devrait pas exister. Nous sommes de tout coeur avec ces jeunes filles qui n’ont pas de chance.

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