jeudi 18 avril 2024

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Un peuple en danger!

La situation en ex-Birmanie devient de plus en plus inquiétante. Il y a une semaine, le typhon Nargis y faisait d’énormes dégâts. Aujourd’hui, l’aide internationale a toujours du mal à arriver aux victimes. Selon les Nations Unies, 100 000 personnes sont mortes lors de la catastrophe. Et plus d’1 million et demi de Birmans se retrouvent sans abri et privés de tout…


Photo: Belga

Le 3 mai dernier, le typhon Nargis a dévasté une grande partie de la Birmanie.  Les vents ont atteint plus de 200 km/h. Ce cyclone tropical de catégorie 3 a entièrement rasé plusieurs villes et en a détruit beaucoup d’autres. Le pays tout entier donne l’impression d’être en guerre. Les arbres sont couchés sur les routes, les poteaux électriques arrachés, les voitures retournées. Dans l’ancienne capitale Rangoon, il est possible de trouver de quoi se nourrir mais tout est hors de prix. Par contre, il est impossible de trouver de l’eau potable. La situation est encore pire au sud de Rangoon, dans le delta du fleuve Irrawaddy. C’est la région la plus touchée par le typhon. Selon les estimations, 100 000 personnes seraient déjà mortes. Et ce chiffre risque de s’alourdir car l’aide internationale n’arrive pas au pays.

Un pouvoir militaire

Depuis 1988, la Birmanie est dirigée par une armée qu’on appelle junte militaire.  Ce pouvoir exerce une certaine forme de dictature. Il n’est pas considéré comme démocratique par la communauté internationale. Les relations entre la Birmanie et les autres pays sont donc généralement assez difficiles. Après le passage de Nargis, l’aide internationale a voulu mettre de côté ces tensions et aider les sinistrés. 

L’argent oui, l’aide non !

Le problème c’est que la junte militaire accepte l’aide matérielle et l’argent mais pas les équipes étrangères de sauvetage. La communauté internationale refuse cette situation.  Elle a peur que l’argent soit détourné et le matériel vendu. Cette aide n’irait donc pas aux victimes du typhon mais dans les caisses de l’armée. Les avions humanitaires chargés d’aide de première urgence sont prêts.  Ils contiennent de quoi traiter l’eau, des médicaments contre la malaria ou le tétanos, ainsi que des tentes, des moustiquaires et des générateurs d’énergie. Mais ils doivent attendre en Thaïlande. Heureusement, il semble que la situation commence à se débloquer.

Une lueur d’espoir ?

Vendredi, comme la pression diplomatique était de plus en plus forte, le représentant de la Birmanie aux Nations Unies a fait un geste. Il a déclaré que son pays était prêt à recevoir l’aide internationale. L’ONU a donc lancé un appel de fonds. Elle espère récolter 187 millions de dollars. Cette somme devrait aider la Birmanie pendant six mois. Mais Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies n’a toujours pas réussi à entrer en contact avec le numéro un birman, le généralissime Than Shwe.

Malgré le chaos, les Birmans doivent voter

Avant le typhon, un référendum était prévu samedi pour approuver une nouvelle Constitution. La junte birmane a organisé, ce référendum, comme prévu. Elle a voulu prouver qu’elle gardait le contrôle de son pays, malgré la catastrophe. Les militaires ne voulaient pas montrer de signes de faiblesse. Modifier la date, c’était reconnaître qu’ils ne maîtrisaient plus la situation et qu’ils avaient besoin de l’aide internationale. Les Birmans ont donc dû se prononcer sur une nouvelle constitution. La junte prétend que cette constitution servira à organiser des élections démocratiques.  L’opposition dit qu’au contraire, elle donne encore un peu plus de pouvoir aux militaires. Mais le fond de ce référendum est bien loin des préoccupations actuelles de la population… Il faut savoir que les militaires dirigent le pays depuis 20 ans sans aucune Constitution.  Ils auraient encore pu attendre quelques semaines.

Carmela Morici

A lire aussi :
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Une réponse

  1. Le refus de la Birmanie est un véritable crime contre l’humanité. Des gens ont besoin de secours, et les militaires ne veulent pas d’étrangers, il faut condamner le pouvoir en place.

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