Faire grève, être en grève, le droit de grève, mais d’où vient le mot “grève”? Pour le savoir, il faut remonter au Moyen Agepériode de l'histoire européenne qui va du 5e siècle au 15e siècle. On est à Paris au 14e siècle. Le long du fleuve la Seine, il y a une place de terre battue, de sable et de petits graviers. Par déformation, le mot « gravier » va donner le mot « grève ». La place va s’appeler place de Grève.
Une place, un port
Comme la place est en pente douce et au bord de l’eau, elle devient un port. Il faut alors de la main-d’œuvre pour débarquer et embarquer les marchandises sur les bateaux. Des gens sans travail viennent sur la place pour être engagés. Avec le temps, « grève » désigne le lieu où se retrouvent les gens qui cherchent du travail. « Être en grève » signifie alors « chercher du travail ».
Un mot qui change de sens
Au 19e siècle, « être en grève » va signifier presque le contraire. À cette époque, les ouvriers ne se réunissent plus seulement pour chercher du travail, mais pour réclamer de meilleurs salaires. Le sens actuel du mot grève apparait vers 1845 et grève veut dire « cessation volontaire et collective du travail ».
Dans la 2e moitié du 19e siècle, le mouvement ouvrier se développe et s’organise, les travailleurs créent des syndicats. La grève devient un des grands moyens d’action du mouvement ouvrier pour réclamer de meilleures conditions de travail, protester contre une fermeture d’usine ou une loi du gouvernement. Le sens du mot “grève” s’est étendu à d’autres situations comme la grève de la faim, par exemple.
Tableau qui montre la place de Grève au 16e siècle