Emmanuel Macron, le président sortant, affrontera Marine Le Pen, candidate de l’extrême droite au 2e tour, le 24 avril prochain. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais ça reste un choc. Car Marine Le Pen, c’est la candidate du Rassemblement National, parti d’extrême-droite qui s’appelait auparavant le Front national. Ce parti défend des idées racistes et dangereuses pour les libertés et la démocratie. Ce n’est pas la première fois que l’extrême-droite arrive au second tour. Mais cette fois, ce parti est particulièrement bien placé. Car d’autres candidats défendaient des idées proches : Nicolas Dupont Aignan et surtout Eric Zemmour. Ils ont appelé à voter pour Marine Le Pen. En tout 33% des électeurs ont voté pour des idées d’extrême droite au 1er tour. Marine Le Pen pourrait donc récolter assez de voix pour l’emporter, malgré les appels à lui faire barrage. L’extrême-droite au pouvoir, ce serait une catastrophe… Pour la France, pour l’Union européenne, mais surtout pour les droits des citoyens et la démocratie.
Les deux gagnants et leurs résultats
Celui qui obtient le plus de voix, c’est Emmanuel Macron. Il a obtenu plus de 9,7 millions de voix soit 27,85 % des suffrages. Emmanuel Macron est président de la France depuis 2017. Avant cela, il avait été Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique dans le gouvernement socialiste de François Hollande. Mais en 2016, Emmanuel Macron a créé son parti « La République en marche » un parti qui voulait « rassembler la droite et la gauche ». Ce parti, majoritaire depuis 2017, est souvent classé entre centre gauche et centre droit. Mais durant ses 5 années de présidence, Macron a plutôt pris des mesures de droite. Il a été souvent perçu comme le président des riches. De plus, on lui reproche d’avoir souvent dirigé seul : on l’a surnommé Jupiter, comme le Dieu des Grecs. Il est vrai qu’il a affronté pendant ses 5 ans de présidence des crises importantes comme l’épidémie de COVID et la guerre en Ukraine.
• la retraite à 65 ans ( au lieu de 62 ans actuellement)
• les pensions minimum à 1100 euros
• les enseignants mieux payés mais et qui travaillent plus
• le RSA (l’équivalent du revenu d’intégration), en échange d’une activité
Juste derrière Macron, Marine Le Pen se classe deuxième. Elle obtient plus de 8,13 millions de voix soit 23,15 % des votes. Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du FN, Front national. Marine Le Pen est devenue présidente du FN en 2011. Elle était déjà candidate à la présidence en 2012 et en 2017. Et en 2017, elle s’était même qualifiée au premier tour. Elle y avait affronté Emmanuel Macron, qui l’a emporté au second tour. Depuis 2018, le FN, Front national est devenu RN, Rassemblement national. Marine Le Pen a mené une campagne sur des thèmes assez sociaux.
• rendre plus difficile pour les immigrés l’accès à la nationalité française
• interdire le port du voile
• durcir les peines de prison
• arrêter les éoliennes et reprendre le nucléaire
Le troisième, le candidat le plus malheureux
Le candidat qui fait un très beau score mais qui est le plus malheureux, c’est Jean-Luc Mélenchon, le candidat de « La France Insoumise », le parti de gauche qu’il a créé en 2016 . Un parti d’union populaire qui se classe troisième, juste derrière de Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a récolté 21,95 % des voix, soit 7,7 millions. A 400 000 voix près, il aurait pu se qualifier pour le second tour.
Le parti de Jean-Luc Mélenchon s’impose comme le premier parti à gauche. Bien devant le parti socialiste. La défaite est amère car cette fois la victoire était à portée de main. De plus, plusieurs candidats de gauche étaient présents au premier tour. Les voix des électeurs de gauche se sont donc réparties entre les candidats des partis socialistes, communistes et écologistes. Fabien Roussel, le candidat du PCF, parti communiste français s’était présenté en 2012 avec la France insoumise mais il a choisi de se présenter seul cette année. Il a obtenu 2,28 % des votes.
• bloquer et baisser les prix des produits de première nécessité
• augmenter le SMIC (salaire minimum) À 1400€ par mois
• rétablir la retraite à 60 ans
• reconstruire l’hôpital public
• prévoir dans les écoles une cantine bio et gratuite
L’autre candidat d’extrême-droite arrive quatrième
Eric Zemmour arrive en quatrième position. Il remporte 7,07 % des votes. Cet ancien chroniqueur et journaliste, condamné pour provocation à la haine raciale a fondé le parti Reconquête, un parti raciste, assez proche des idées de Marine Le Pen. Il a un discours anti-immigration, très violent. Et Marine Le Pen a d’ailleurs un peu moins parlé de ses idées anti-immigration lors de ce premier tour. Zemmour a appelé à voter Le Pen au second tour.
• stopper les flux migratoires et supprimant le regroupement familial
• limiter le droit d’asile à « une centaine de personnes »
• imposer une caution de 10 000 euros pour un visa
• mettre en place une « présomption de légitime défense » pour les policiers
• privatiser les chaines publiques
• augmenter les subventions pour « promouvoir la culture française »
8 candidats sous la barre des 5%
Les 8 autres candidats sont tous sous la barre des 5 %. La barre des 5% est importante pour les partis car s’ils n’obtiennent pas au moins de 5% des votes, ils ne peuvent pas se faire rembourser une partie de leurs frais de campagne.
Les petits partis sont très souvent sous la barre des 5%. Ainsi on n’est pas étonné que Jean Lassalle, avec son parti Résistons ! soit à 3,13 %, que Nicolas Dupont-Aignan (DLF) soit à 2,06%.
En revanche, on ne s’attendait pas à ce que les candidats des grands partis soient sous la barre des 5% : Valérie Pécresse, la candidate du parti de droite « Les républicains » n’obtient que 4,78 %. Yannick Jadot, Europe Ecologie les verts, que 4,63 %. Anne Hidalgo, la candidate du PS
PS
Parti socialiste
, 1,75%. Un échec terrible pour ces grands partis traditionnels.
Auteur : Lydia Magnoni