lundi 22 juillet 2024

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Black country blues

Quand l’reveil sonn’ tout les djoûs au matin
Dji mets mes pîs dins mes pantouffes
E dji diskind les mârch’s rouf-rouf
Dji bwè un’ jatte di nwér caffè
Dji me r’netchî dins l’vî bassin
Avou m’briket dji m’va bouter

Dji prind l’otobus de chîz heure
Dj’ arrif’ a moins quart pou pointer
Pou rouvî qu’leu bouill’ est deur
Les ouvrî pa’lent nu d’condjîs
Du fouteballe, des bias derbys
Et de’l samwaine des trent’deux heures.

Les syndicats ont bén promis
Branmint des côrs, branmint des liards
Les syndicats ont bén promis
Mais oyï, ma c’est pour putard
Bén putard… Branmint putard
Dji m’demind cô bén si on n’ratint né cô veci ?

Asteur me v’la les mwains mannées,
C’est scrandichant d’iyesse un mann’daye
I’m faut bouter tout’ en’ journéye
Pou un patron s’crèvé a’ l’ taille
C’n’est nén qu’ji fûchèch’ feneyant
Mais vikî pou bouter, ça c’n’est nén vikî
D’aïlleurs dji’n boute nén même pou mi
(faut nén d’mander!)

Dji s’reut crèvé avant m’pension
Bouffé tout cru pa’l pollution
Y faureut fé l’révolution
E trawer l’panse des gros patrons,
Des pleins di liards, des cras mînisses,
Sins awè peu’ de’ l mwech’ poliss’
Paraît t’y faut branmint mia s’taire
Nén s’plind, nén gueuler, nén braire
R’monter l’reveil pou d’mwain matin
Eyet tout les djoûs fé l’innocint

Black country blues (traduction)

Quand le réveil sonne, le matin chaque jour
Je mets mes pieds dans mes pantoufles,
Et je descends les marches à la va-vite
Je bois une tasse de café noir
Je me lave dans le vieux bassin.
Avec mon casse-croûte, je m’en vais bosser

Je prends l’autobus de six heures,
J’arrive à moins quart, pour pointer
Pour oublier que leur boulot est dur,
Les ouvriers parlent de congés,
De football, des beaux derbys
Et de la semaine des trente-deux heures,

Les syndicats ont bien promis
Beaucoup d’écus, beaucoup de dollars
Les syndicats ont bien promis,
Oui mais c’est pour plus tard…
Encore plus tard, Beaucoup plus tard
D’ailleurs on attendra peut-être longtemps encore ici.

Maintenant me voilà avec les mains souillées,
C’est fatiguant d’être un manoeuvre
Il me faut travailler toute la journée
Pour un patron, te crever à la taille.
Ce n’est pas que je sois un fainéant
Mais vivre pour bosser, ce n’est pas vivre
D’ailleurs je ne travaille même pas pour moi,
(Il ne faut pas demander!)

Je serai crevé avant ma pension,
Dévoré tout cru par la pollution.
Il faudrait faire la révolution,
Et pourfendre le ventre des gros patrons,
Des pleins d’argent, des gras ministres,
Sans avoir peur de la mauvaise police
Il paraît qu’il vaut mieux se taire
Ne pas se plaindre, ne pas gueuler, ne pas pleurer
Remonter le réveil pour le lendemain matin
Et tous les jours, faire l’imbécile…

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