mercredi 3 juillet 2024

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Bush persiste

Fin de semaine dernière, les 16 pays qui émettent 80% du gaz carbonique dans le monde se sont rencontrés à Paris. A cette occasion, on a vu que le président des Etats-Unis, George Bush, n’a pas changé d’avis. La veille de la rencontre, George Bush a rappelé qu’il était contre des règles trop sévères qui obligent les pays à diminuer leurs émissions de gaz carbonique. Et d’abord, le sien, les Etats-Unis.

On appelle cela le «G16 des pollueurs », la réunion des « rois du carbone ». Officiellement, c’est une rencontre entre les dirigeants des 16 pays à «économie majeure». Autrement dit, les plus grandes puissances économiques de la planète. Ce sont donc aussi les 16 pays qui consomment le plus d’énergie. Et qui, ensemble, émettent 80% du gaz carbonique mondial. Les dirigeants de ces 16 pays se sont réunis sur le climat, à Paris, fin de semaine dernière. C’était la 3e rencontre du genre. Ce sont les Etats-Unis qui ont voulu ces rencontres. Elles sont informelles et se déroulent en marge de l’ONU. Le but n’est pas de prendre des décisions mais de discuter et de préparer le terrain pour les grandes réunions officielles de l’ONU qui regroupent 189 pays. Il est plus facile de trouver un accord et de créer un climat de confiance d’abord entre 16 pays.

Position américaine


L’organisation Greenpeace était présente et a fait entendre sa voix à Paris au Sommet consacré au climat – Photo: Belga

Pour beaucoup d’associations de défense de l’environnement, ce groupe des 16 est une manière pour les Etats-Unis d’influencer les décisions sur le climat et donc surtout les maximum d’émissions de gaz à effet de serre. En effet, les Etats-Unis n’ont pas signé le Protocole de Kyoto. Cet accord oblige les Etats à diminuer leurs émissions. George Bush et son administration sont contre des règles trop strictes. Et, à la veille de la rencontre de Paris, George Bush a fait une déclaration officielle qui montre qu’il n’a pas changé d’avis.

George Bush s’est engagé à ce que les Etats-Unis ralentissent petit à petit leurs émissions de gaz à effet de serre. Le but est d’arrêter l’augmentation des gaz à effet de serre en 2025. Et seulement après 2025, il y aura une diminution.

George Bush a réaffirmé son orientation politique: le marché et le progrès technique vont permettre de diminuer les gaz à effet de serre dans le monde : «La bonne manière est de travailler pour rendre la technologie de pointe accessible et disponible dans les pays en voie de développement, en abaissant les entraves au commerce, en créant un marché libre pour les technologies propres et en augmentant l’investissement international et la coopération technologique ». Pour son pays, George Bush n’a donc pas annoncé de mesures importantes avec des étapes précises pour diminuer les gaz à effet de serre.

Mauvais accueil

L’annonce de Bush n’a pas été bien accueillie par les représentants des autres pays. Ces pays ont en effet pris des engagements beaucoup plus forts. L’Union européenne, par exemple, s’est engagée à réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Plusieurs dirigeants européens et le commissaire européen à l’environnement ont vivement regretté que les Etats-Unis s’engagent si peu. Les pays en développement ont, eux aussi, critiqué la position de George Bush. En Afrique du Sud, pays émergent, le ministre de l’environnement s’est dit déçu par la position américaine. Il a déclaré:"cela montre que l’administration américaine est seule face à la très grande majorité du reste du monde". Les Etats-Unis restent les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre du monde. Ils représentent seulement 5% de la population mondiale mais ils émettent 25% du total des gaz à effet de serre. Les pays du monde attendent donc que les Etats-Unis montrent l’exemple.

En plus, pour certains scientifiques et observateurs, le réchauffement climatique est une des causes de l’augmentation du prix des denrées alimentaires. On pouvait donc peut-être s’attendre à un geste de l’administration américaine.

Climat intérieur

Qu’importe, pourrait-on dire. George Bush est en fin de mandat. Si c’est un président démocrate qui succède à Bush à la Présidence du pays, les Etats-Unis feront plus d’efforts pour diminuer leurs émissions de gaz. Sans doute. Mais, en attendant, on perd du temps dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et puis surtout, un débat sur la question doit avoir lieu au Congrès américain en juin de cette année. Par sa déclaration, Bush veut aussi montrer au Congrès américain, et particulièrement aux députés démocrates, qu’il ne veut pas que les gouvernements et les autorités publiques imposent des règles strictes en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Il a d’ailleurs été très clair sur ce sujet dans sa déclaration : "une mauvaise législation imposerait à notre économie et aux familles américaines des coûts terribles, sans pour autant atteindre les objectifs de changement climatique que nous partageons tous."

Thierry Verhoeven

Les 16 pays qui participaient à la rencontre des pays à «économie majeure»

Le G8: les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Italie, le Canada, et la Russie.
8 autres pays: l’Australie et la Corée du Sud, l’Indonésie et 5 grands pays émergents : Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud et Mexique.
L’Union européenne : la Commission et la présidence de l’Union Européenne sont représentées. L’ONU est aussi représentée.

4 Responses

  1. C’est quand même incroyable que la plus grande puissance du monde ne participe pas à l’effort pour le climat. C’est une attitude vraiment irrespectueuse pour les pays du reste du monde. C’est peut-être ça, être une grande puissance, au fond…

  2. En ce moment ,on n entend plus Le Pen ,il souffle ses idées à Sarko émmigré de Hongrie parce que les parents du Petit Nicolas avait collaborer avec les allemands.Donc Sarko =Le pen=Buch =Berlusconi.
    D où vient le fric de ces gens là ?a méditer!
    Bon dimanche!

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