Nahel vivait à Nanterre, dans une banlieueterritoire autour du centre d'une ville de Paris, comme beaucoup d’enfants et petits-enfants d’immigrés. Nahel est mort à 17 ans, tué par une balle de policier lors d’un contrôle routier. Le drame a mis le feu aux poudres. Les jeunes, dans l’émotion, se sont lâchés. Il y a eu 3 nuits “d’émeute” dans les banlieues de plusieurs villes françaises. La situation n’est pas nouvelle. Nous présentons ici une vidéo de 1980 dans laquelle un chanteur célèbre s’adresse à François Mitterrand qui sera élu en 1981 Président de la Républiquerégime politique dans lequel le chef d'Etat est un Président. Balavoine parle déjà du désespoir de la jeunesse.
Suite à la mort du jeune Nahel, il y a eu des affrontements avec la police, des magasins pillés, des voitures brûlées, des écoles, des crèches, des mairies, des médiathèques. Depuis le 27 juin, il y a eu 2 500 bâtiments dégradés, 24 000 feux dans les rues et 3 505 personnes ont été arrêtées.
Jeunes sans avenir
Pour certains, rien ne justifie que l’on s’attaque aux institutions et aux biens d’autrui. Pour d’autres, sans être d’accord avec les violences, comprennent que les jeunes de certains quartiers n’en puissent plus. Il y a des violences policières dans ces quartiers. Les jeunes, surtout les noirs et les « basanés », sont souvent contrôlés. Les jeunes ont l’impression de ne pas avoir de perspectivesPoints de vue que l'on a pour regarder certains faits, certains évènements. professionnelles, de ne pas avoir d’avenir. Ils sont souvent victimes de violences policières…
Il y a 40 ans déjà
Ce sentiment n’est pas nouveau. Et, par exemple, un chanteur célèbre dans les années 1980, Daniel Balavoine poussait déjà un coup de gueule face au dirigeant du parti socialiste François Mitterrand. Dans ces années-là, comme encore aujourd’hui, les jeunes des cités avaient l’impression de ne pas être écoutés par les représentants des partis politiques.
Jeunesse désespérée
Daniel Balavoine osait exprimer sa colère et donne un avertissement aux médias et à
François Mitterrand en personne: « La jeunesse se désespère, elle est profondément désespérée parce qu’elle n’a plus d’appui, elle ne croit plus en la politique française… En règle générale, le désespoir est mobilisateur et que lorsqu’il devient mobilisateur, il est dangereux….Les jeunes vont finir par virer du mauvais côté parce qu’ils n’ont pas d’autres solutions.» Les paroles du chanteur était sans doute prémonitoires.
Rien n’a changé ou presque
Depuis toutes ces années, les représentants des partis politiques n’ont pas vraiment réagi ou mal réagi. Certains ont pris des mesures qui ont aggravé les choses au fil du temps. Il y a eu surtout la montée du Front national, un parti d’extrême droite avec un discours raciste. Leur discours anti-immigrés a été en partie repris par des élus politiques de droite. Les élus de gauche n’avaient pas le même discours, mais ils n’ont pas su mener une vraie politique pour donner de l’espoir aux jeunes et un meilleur avenir. On le constate aujourd’hui. Et 40 ans après le coup de gueule de Daniel Balavoine, les choses n’ont pas vraiment changé.