Ce qu’en a dit Marc Vandermeir
Pour ne rien vous cacher, je ne me souviens plus de ce qui m’a amené à croiser la route de Lydia Magnoni et Serge Delescaille. Tous deux avaient travaillé dans un quotidien. Mais je pense – je n’en suis pas sûr – que c’est le projet d’édition belge du journal français Libération qui a permis notre rencontre.
J’avais lancé ce projet alors que j’étais journaliste à La Libre Belgique. Un projet qui au bout de trois ans et un numéro zéro, n’a échoué que parce qu’il a manqué 2 millions de francs belges.

Mais cette expérience m’a en tout cas été favorable puisqu’elle m’a permis de devenir conseiller à la rédaction de L’Essentiel. Lydia qui donnait des cours d’alphabétisationenseignement des bases de la lecture, de l'écriture, des mathématiques m’a expliqué le projet : créer un journal pour des personnes qui avaient des difficultés à comprendre la presse écrite.
Les grandes lignes rédactionnelles étaient définies, la maquette en cours de réflexion… Créer un journal, ce n’était pas neuf pour moi. Ma récente expérience de Libé belge et ma pratique quotidienne de journaliste professionnel pouvaient m’être utiles.
Mais ici il s’agissait certes de créer un journal, avec les mêmes rubriques qu’un journal
« normal ». Pourtant, ce journal était tout à fait différent à la fois par le public visé et par la priorité mise sur le social, surtout en ce qui concernait l’actualité belge. J’ai participé avec beaucoup d’enthousiasme…
Ensemble, nous avons passé des nuits à donner vie à L’Essentiel. Il s’agissait non seulement de définir les rubriques (Belgique, international, etc), mais surtout de leur donner une orientation qui corresponde au mieux aux objectifs de L’Essentiel. Notamment par des articles simples à aborder et à expliquer certains mots plus difficiles mais nécessaires à la compréhension de l’article.
Mais, conseiller à la rédaction, c’est quoi ? Mes conseils ont été au début de donner mon point de vue de journaliste sur la façon de mettre en pratique les objectifs de L’Essentiel pour atteindre le public visé. Ensuite, mes conseils ont porté sur les informations des articles. La simplification de la forme respectait-elle le contenu informatif ?
J’ai ainsi accompagné ce projet innovant – L’Essentiel n’était pas et n’est pas un journal comme les autres – en surmontant les questions et difficultés qui apparaissaient à chaque étape. C’est par ce travail en équipe que L’Essentiel, qui occupe toujours une place unique, a pu devenir réalité et s’attirer de bonnes plumes.
Pour ma part, j’ai, plusieurs années durant, continué à collaborer au journal par mes articles. Toujours avec le même enthousiasme.
