lundi 22 juillet 2024

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De Columbia à Paris : pour Gaza !

Depuis plusieurs mois, des étudiants manifestent contre la guerre faite par Israël contre Gaza un peu partout dans le monde. Ils occupent aussi souvent leur école. Des médias caricaturent le mouvement. Le pouvoir envoie alors la police pour évacuer les étudiants. Deux exemples : l’université de Columbia aux Etats-Unis, l’Institut d’études politiques à Paris.

Aux Etats-Unis, le mouvement étudiant contre la guerre à Gaza a commencé le 17 février à l’université de Columbia à New York dans le quartier de Manhattan. Plusieurs centaines d’étudiants ont occupé le campus et ont manifesté contre la guerre à Gaza. C’est une université très chère et très réputée. Columbia est reconnue comme une université « d’élite ». C’est sur les pelouses de cette université d’élite que les étudiants ont planté des tentes et fait un village pour la Palestine et pour la paix.

Columbia aux USA

Les étudiants demandent que leur université n’ait plus de rapports officiels avec les universités d’Israël tant qu’il y a la guerre. Ils veulent aussi que leur université coupe les liens avec les entreprises qui font du commerce avec Israël. En effet, Columbia est une université privée. Ce sont des personnes riches et des entreprises qui financent l’université. L’université elle-même investit de l’argent en Israël.

Etudiants pacifistes, violences de la police

L’historien Thomas Dodman enseigne à l’université de Columbia. Le 2 mai sur la radio France Culture, il déclarait à propos des étudiants qui occupaient le campus : « Ce sont plusieurs centaines d’étudiants, de profils très divers qui viennent de toutes sortes d’horizons. Il y a aussi beaucoup d’étudiants de confession juive qui se sont mobilisés pour apporter leur soutien au peuple palestinien. Leur démarche est entièrement pacifique (…) »

Pourtant, le 30 avril, les policiers américains ont évacué par la force les étudiants et ils en ont arrêté plus d’une centaine.  Malgré l’évacuation, le mouvement étudiant se poursuit. Pour éviter tout problème, l’université de Columbia a annulé la grande cérémonie de remise des diplômes qui devait avoir lieu le 15 mai.

Le mouvement étudiant ne touche pas que Columbia, il touche aussi plus de 40 universités américaines. La police est intervenue souvent avec violence dans plusieurs de ces universités. Le 2 mai, le président américain Joe Biden a demandé « le retour à l’ordre ».

Sciences Po à Paris

En France aussi, le pouvoir utilise la force contre les étudiants qui manifestent pour la paix à Gaza et occupent leur école. Le mouvement a commencé à la mi-avril. Il y a eu des actions dans plusieurs écoles. Mais les médias ont surtout parlé surtout de l’Institut d’études politiques à Paris. Ce n’est pas un hasard. L’Institut est basé dans un quartier chic de Paris. Appelée en abrégé « Sciences Po », c’est une école qui se dit d’élite. La plupart des élèves viennent d’un milieu riche et favorisé. Beaucoup de responsables politiques et de journalistes vedettes ont été des élèves de Science Po. Pour le gouvernement et le pouvoir, Sciences Po est un symbole qu’il faut protéger. Ce n’est pas un hasard si le vendredi 3 mai, la police a évacué les élèves avec violence. C’était la 2e fois en 10 jours.

Contre les juifs ?

A Columbia comme à Sciences Po, on fait les mêmes reproches aux étudiants qui manifestent. Certains médias et responsables politiques les traitent d’antisémites. C’est une caricature. La preuve : à Columbia, l’université a interdit 2 organisations d’étudiants parce qu’elles critiquaient trop Israël : Etudiants juifs pour la Palestine et Voix juive pour la paix… Ce sont donc 2 organisations…juives !

Pour la paix et pour la Palestine

En France, le 1er ministre Gabriel Attal a qualifié de « minorité dangereuse » les étudiants qui occupaient Sciences Po. Xavier Bertrand, un dirigeant du parti de droite Les Républicains a déclaré : « (…) Vous savez des étudiants juifs sont empêchés de rester en cours (...) » Mais il n’a apporté aucune preuve de ces actions antisémites. Un député du parti d’extrême droite Rassemblement national a qualifié les étudiants qui occupent Sciences Po « d’islamo-gauchistes ».

Dans l’histoire

Pourtant, ce qui est rassurant à Columbia aux Etats-Unis comme à Sciences Po à Paris, c’est de voir un mouvement étudiant défendre les dominés, ici les Palestiniens, contre Israël et ses alliés, ici les dominants. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que les étudiants se mobilisent contre des guerres. Par exemple, fin des années 1950 et début des années 1960, les étudiants ont manifesté pour le peuple algérien qui luttait pour son indépendance contre la France colonisatrice. Par exemple encore, fin des années 1960 et début des années 1970, les étudiants ont manifesté pour le peuple vietnamien qui luttait pour son indépendance contre les Etats-Unis d’Amérique. Il n’est pas étonnant qu’en 2024, beaucoup d’étudiants défendent le peuple palestinien.

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