jeudi 4 juillet 2024

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L’IHOES, un gardien de la mémoire ouvrière

L’Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale (IHOES) est situé en Belgique, à Seraing en bord de Meuse. C’est tout un symbole. Seraing est en plein cœur du bassin sidérurgique liégeois. Seraing a été un lieu important de la Révolution industrielle en Belgique. De plus, Seraing a été une région de luttes menées par les travailleurs pour leurs droits et leur émancipation. Et l’IHOES garde ces mémoires.

Naissance de l’IHOES

Dans les années 1970, deux historiens engagés, Michel Hannotte et René Deprez veulent mettre en avant l’histoire du « monde du travail ». Cette histoire est trop souvent oubliée par ceux qui écrivent l’histoire.
Michel Hannotte et René Deprez veulent aussi empêcher que des archives économiques et sociales soient perdues ou qu’elles ne soient envoyées en Flandre. Car en Flandre, des associations récoltaient des archives ouvrières de toute la Belgique. Par contre, en Wallonie, peu de personnes s’intéressaient alors aux documents sur les militants, sur les associations culturelles et politiques liée au monde du travail ou sur les entreprises qui avaient fermé. Et à l’époque, il n’y avait pas de loi pour protéger et sauvegarder des archives privées d’entreprises, d’ASBL ou encore de particuliers… La seule loi qui existait concernait les archives publiques. Plusieurs centres d‘archives, comme l’IHOES, le CARHOP, l’IEV, vont travailler ensemble pour changer la situation. Sans leur travail, il n’y aurait sans doute pas eu de décret sur la protection des archives privées. Et depuis plus de trente ans, l’IHOES reste fidèle à cet esprit militant et pionnier des débuts.

L’action aujourd’hui

L’IHOES est donc un centre d’archives. Il collecte et conserve des documents. Sur l’histoire des travailleurs et sur les syndicats, les coopératives, les mutualités qu’ils ont créés pour défendre leurs droits. Et aussi sur les mouvements sociaux, politiques, économiques et culturels auxquels les travailleurs se sont associés : Résistance aux Nazis, groupes de gauche et d’extrême gauche, pacifisme, féminisme, altermondialisme…
Les collections de l’Institut sont importantes ! Les archives vont des origines de la Révolution industrielle jusqu’à nos jours. Elles montrent l’histoire du monde du travail sous toutes ses facettes. Et sur des supports très différents : des textes, des photos, des affiches, des films. Evidemment, toute cette richesse est ouverte au public. Il suffit de consulter leur catalogue en ligne(1) et de prendre rendez-vous.

L’IHOES est aussi un service d’éducation permanente. Il publie des analyses et des études. Des faits, des événements sont expliqués à la lumière de leur histoire. Ces publications font réfléchir sur notre société d’aujourd’hui. Elles développent l’esprit critique et citoyen du lecteur. C’est aussi pour cela que l’IHOES met en place des animations. Enfin, l’Institut organise des expositions sur des thèmes qui lui sont chers (grève de 1960, affiches communistes, art mural engagé, pacifisme…) avec des syndicats ou d’autres associations.
L’IHOES est une ASBL, indépendante et pluraliste. Cette ASBL est reconnue comme centre d’archives privées et service d’éducation permanente par la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’IHOES, c’est une histoire de 40 ans. Une histoire qui est née grâce à deux personnalités hors du commun : Michel Hannotte et René Deprez.

(1) http://www.pallas.be/pls/opac/plsp.getplsdoc?lan=F&htdoc=general/opac_ihoes.htm

Site de l’IHOES http://www.ihoes.be/

Les études et analyses de l’IHOES sont téléchargeables gratuitement http://www.ihoes.be/publications_en_ligne.php?action=afficher

[(Les archives de l’IHOES

Une partie importante des archives regroupe des documents syndicaux de la Fédération liégeoise des métallos, des fonds Jacques Yerna ou U. Destrée.
Il y a aussi des documents politiques (liés à des groupes de gauche et d’extrême gauche, avec notamment les fonds de Théo Dejace ou de Léon-Eli Troclet).
Il y a enfin des documents sur la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, des archives d’entreprises sociales (le Fonds national de retraite des ouvriers mineurs, les archives de la mutualité Solidaris ou encore le fonds Willy Peers) et des archives culturelles (notamment en rapport avec le mouvement du théâtre-action). Beaucoup sont des papiers personnels de militants. Mais l’Institut a décidé de ne pas limiter ses collectes à un seul type de supports ou de documents. Les collections sont donc très variées, réparties en diverses sections : les archives à proprement parler (papier, numérique et audiovisuel), la bibliothèque, l’iconothèque, les collections des musées.

)]

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