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![]() Photo: Belga |
Une grève générale. Des dizaines de morts
lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
La démission du président bolivien Gonzalo Sánchez de
Lozada. Le plan du gouvernement bolivien en matière d’exportations
de gaz a rencontré l’opposition d’une partie de la population.
Il a aussi débouché sur un conflit social et politique généralisé.
Le 15 septembre dernier, des paysans de la région du Lac Titicaca organisaient
un blocus des routes locales. Cinq jours plus tard, des personnes sont mortes
suite au bras de fer entre manifestants et forces de l’ordre. Ulcérés par
la réaction du gouvernement, les principaux syndicats du pays lançaient
une grève générale, y compris dans la capitale du pays,
La Paz.
Un plan d’exportation controversé
La cause de cette explosion? Le désaccord sur la politique à adopter
pour exporter du gaz bolivien vers les Etats-Unis et le Mexique. La Bolivie
possède la deuxième réserve la plus importante de gaz
naturel d’Amérique du Sud. Ces réserves correspondent à quelque
1,55 billions de
mètres cubes. Or actuellement, le pays ne consomme que 1,1 milliard
de mètres cubes par an. A ce rythme, la Bolivie possède des réserves
de gaz naturel pour 1400 ans. D’où l’idée du gouvernement
de mettre en route un plan d’exportation de ce gaz vers ses voisins.
D’après le gouvernement, cette opération pourrait rapporter à l’Etat
entre 5 et 9 milliards de dollars en vingt ans. Il créerait aussi quelque
10 000 emplois directs.
Un plan critiqué
L’opposition au plan du gouvernement n’a pas porté sur
le fait d’obtenir des bénéfices grâce à l’exportation
du gaz. C’est plutôt la manière de mettre le plan en pratique
qui est critiquée. Premier point de désaccord: le choix d’un
port chilien pour assurer les exportations. Certes, la Bolivie et le Chili
entretiennent des relations commerciales. Mais leurs relations diplomatiques
sont rompues depuis 1879, à la suite d’une guerre qui a privé la
Bolivie de tout accès à la mer. Ce n’est pas là l’essentiel.
Le désaccord porte surtout sur la distribution des bénéfices.
Les opposants au plan ont dénoncé la mainmise de
multinationales étrangères sur le projet. La société espagnole
Repsol ainsi que les sociétés britanniques British Gas et Panamerican
Energy sont notamment concernées. Les opposants au projet voient dans
cette mainmise un hold-up sur les richesses du pays. Et selon eux, le gouvernement
est complice de ce hold-up.
Des revendications qui en appellent d’autres
Par ailleurs, le conflit autour des exportations de gaz a révélé que
les Boliviens ne faisaient plus du tout confiance à leur gouvernement.
Et d’autres revendications sont venues s’ajouter au rejet du plan
d’exportation du gaz. Les manifestants ont notamment demandé que
cesse l’éradication des
cultures de coca. La coca est la matière première servant à la
fabrication de la cocaïne. La cocaïne est une drogue illiciteinterdit par la morale et/ou par la loi, mais
la culture et la vente de coca sont souvent les seuls moyens
de subsistance de nombreux paysans boliviens. Sous la pression des
Etats-Unis, les différents gouvernements boliviens ont adopté des
plans d’éradication. Le problème est que ces plans ne prévoient
pas d’autre solution pour les paysans.
La deuxième revendication est liée à la première.
Les manifestants veulent une réforme agraire et
un plan de développement ruralqui concerne la vie dans les campagnes. Les manifestants ont également
réclamé que la politique des privatisations soit
révisée. Enfin, les opposants au gouvernement ont réclamé l’élimination
de la corruption de la classe politique. Bref, la crise du gaz a révélé une
crise beaucoup plus profonde. Elle a débouché sur une remise
en cause des politiques économiques menées par les gouvernements
ces vingt dernières années. Ces politiques ont été largement
inspirées par la Banque Mondiale et le FMI et
ont provoqué l’appauvrissement de la population.
Démission du président
Le soulèvement de la population n’est pas resté sans effets.
Le 18 octobre, le président bolivien Gonzalo Sánchez de Lozada
a remis sa démission. Il a confié son poste au vice-président
Carlos Mesa Gisbert. Celui-ci avait critiqué la manière dont
Sánchez de Lozada avait géré la crise du gaz. Depuis son
arrivée au pouvoir, le nouveau président a confirmé l’organisation
d’un référendum sur la question de l’exportation
de gaz. Le départ de Sánchez de Lozada a permis que la situation
s’apaise en Bolivie…
Olivier Brouet