En novembre dernier, les Ukrainiens ont élu leur nouveau président.
Or ces élections présidentielles en Ukraine ont été entachées
de fraudes intolérables pour des démocrates. Dès les résultats
connus, les opposants au régime ont manifesté pour réclamer
de nouvelles élections «à la régulière».
Celles-ci sont prévues le 26 décembre.

Viktor Ianoukovich contre
Viktor Iouchtchenko. Ces deux hommes se présentaient à l’élection
pour la présidence de l’Ukraine fin novembre. L’un d’eux
devait succéder à Léonid Koutchma, le président
sortant. Ianoukovich est le premier ministre en titre de l’Ukraine. C’est
lui qui aurait remporté la victoire lors des élections présidentielles
de novembre. Mais on soupçonne de très graves fraudes électorales
dans certaines régions et villes du pays. Ainsi, dans l’est du
pays, on a calculé un tauxpourcentage, partie d'un ensemble de participation de 104% ! Dans la région
du Dombass, on a assisté à un carrousel de bus transportant des
mandats POUR le candidat Ianoukovich. De plus, les représentants de
l’opposition
ont été exclus des bureaux de vote dans des régions importantes
pour l’issue du scrutin.

Manifestation orange de l’opposition

En Ukraine, une tradition veut que
la jeune femme qui veut dire non à un
prétendant place une citrouille (orange) devant sa porte. Et au soir
du 23 novembre, 200 000 manifestants hissant des drapeaux orange, occupaient
le
centre de Kiev, la capitale, pour dire non au résultat des élections.
Dénonçant les fraudes, le chef de l’opposition, Viktor
Iouchtchenko, a exigé que de nouvelles élections soient organisées
au mois de décembre. Le pouvoir a bien tenté de résister à la
marée de l’opposition et aux pressions de l’opinion internationale.

Mais finalement, elle a bien dû se résigner. Il s’agissait
d’éviter la violence, une séparation de l’Etat ukrainien
ou même une guerre civile. Pour comprendre la situation de l’Ukraine,
il faut regarder une carte. A l’est, la Fédération de Russie,
au sud la mer Noire, à l’ouest les nouveaux pays de l’Union
européenne comme la Pologne pour ne parler que de celle-ci. Issue de
l’ancien
empire soviétique, l’Ukraine n’est pas un Etat réellement
démocratique. Elle n’est pas un état totalitaire non plus.
C’est un pays qui se cherche entre le grand frère Russe, l’OccidentL'Europe de l'Ouest et l'Amérique du Nord.
et l’envie d’appartenir à l’Union européenne.
L’Ukraine est un pays un peu plus grand que la France en superficie,
avec juste un peu moins d’habitants. Le pays a d’importantes ressources économiques:
les industries et l’agriculture se portent bien. Staline, Hitler et d’autres
parlaient de l’Ukraine comme du «grenier à blé de
l’Europe».
C’est dire si ce pays le plus au centre de l’Europe centrale est
important pour l’équilibre de la région et même du
monde.

Deux Ukraines ?

On ne peut pas prévoir le résultat du second
tour des élections,
le 26 décembre. Mais ces élections seront placées sous
haute surveillance. Il ne faudrait pas que le nord et le sud du pays s’affrontents'affronter: s'opposer, se heurter à cause
des influences de l’Est et de l’Ouest. En effet, le nord se situe
plus dans l’opposition, alors que le sud est plus favorable au se gouvernement.
Il y a derrière cette élection beaucoup de manipulations internes
et externes au pays. En gros, les Russes et Poutine voudraient plus ou moins
garder l’Ukraine sous leur coupe avec Ianoukovitch au pouvoir. L’Union
européenne, elle, préférerait l’ouverture que Iouchtchenko
pourrait proposer en cas de victoire de l’opposition. Le peuple ukrainien
risque gros dans ces enjeux. Les uns se verraient bien entrer dans l’Union
européenne, les autres se voient encore dans l’ombre du grand
frère
russe. Il y a des relents de guerre froide dans ces élections ukrainiennes.

Nicolas Simon