lundi 22 juillet 2024

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Le keffieh, l’autre foulard

Le foulard palestinien est un symbole de lutte, de liberté et d’indépendance  pour le peuple palestinien. Le dirigeant palestinien Yasser Arafat l’a rendu célèbre. Il est connu dans le monde entier. Aujourd’hui, ce foulard traditionnel est surtout fabrique en… Chine.

Venu de Palestine

A l’origine, le keffieh est un foulard de coton noir et blanc des paysans arabes, surtout de Palestine. Les paysans le portent sur la tête avec un serre-tête noir en corde et laine de chèvre. Le foulard protège du froid ou du soleil. Le mot keffieh du mot arabe kaffiah viendrait du mot latin cophia. En français, c’est le mot coiffe. Mais d’autres disent que le mot kaffiah viendrait de la ville de Kuhfa en Irak, un pays arabe. Sur ce foulard, il y a différents dessins qui auraient différentes significations liées à la Palestine et au monde arabe. Certains y voient là des feuilles d’olivier, là des mailles de filet de  pêche, là des routes pour les voyageurs symbolisant la Palestine comme pays de frontière entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. D’autres y voient là des mains unies, là des rayons de miel d’une ruche …

Symbole de lutte

Ce qui est certain, c’est que le keffieh est un symbole de lutte, de liberté et d’indépendance pour le peuple palestinien. C’est le dirigeant palestinien Yasser Arafat qui l’a rendu célèbre. Dans les années 1960, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) se crée. Yasser Arafat en devient le dirigeant jusqu’à sa mort en 2008. Yasser Arafat a toujours porté le keffieh en public. Il le portait en laissant tomber sur son épaule droite un triangle du foulard qui ressemblait ainsi à la carte de la Palestine. Et Israël occupe une grande partie de la Palestine. Depuis longtemps, le keffieh représente la lutte du peuple palestinien pour sa liberté.

Yasser Arafat et le président d’Afrique du Sud Nelson Mandela en 1998
La carte de la Palestine

Romantique

En 1936, les Palestiniens se révoltent contre les Britanniques qui occupent la Palestine. Le keffieh devient le symbole de libération du peuple palestinien. Mais ce n’est que dans les années 1960 qu’il est vraiment connu ailleurs qu’en Palestine grâce à Yasser Arafat et aux fedayins, les combattants palestiniens. Ils étaient souvent représentés avec le keffieh et le fusil Kalachnikov. Parmi eux, une femme est restée célèbre, Leila Khaled. En 1969, elle est la première femme militante palestinienne à avoir détourné un avion. Il n’y a pas eu de morts.  Cela a rendu l’épisode encore plus « romantique » aux yeux de révolutionnaires et de militants

Leila Khaled 

International

Le keffieh est donc historique, politique, romantique. Il représente le droit des peuples à décider de leur avenir. Dans les années 1960, beaucoup de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud anciennement colonisés venaient juste de gagner leur indépendance Les peuples et les chefs d’État de ces pays se reconnaissaient donc dans la lutte des Palestiniens et dans le symbole du keffieh. Avec le temps, le keffieh est devenu un symbole pour des militants ailleurs qu’en Palestine. Beaucoup de gens le portent dans des manifestations pour des causes de justice et d’égalité.

Venu de Chine

Le keffieh est célèbre et se vend bien. Même les grands couturiers font des foulards de la même forme avec parfois les mêmes dessins. C’est ce qu’avaient fait Balenciaga et Louis Vuitton, par exemple. Malgré le succès de ce foulard, les usines palestiniennes qui le fabriquaient ont disparu les unes après les autres. Et il ne reste qu’une usine en territoire palestinien, en Cisjordanie. Pourquoi ? Israël impose des conditions de vie difficiles pour la population palestinienne, il est difficile de faire un commerce « normal ». Et puis, il y a la Chine… Les keffiehs sont fabriqués beaucoup moins cher en Chine et vendus dans le monde entier. Bref, le véritable keffieh est en rupture de stock, mais il est et sera toujours un symbole de lutte, de liberté et d’indépendance.

A Argenteuil (dans la banlieue de Paris)
Rima Hassan (à droite), franco-palestinienne,
militante de la cause palestinienne,
candidate La France Insoumise. (2024)

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