De nombreuses femmes ont été effacées des livres d’histoire. Pourtant, elles ont changé le monde à leur façon. C’est le cas de Mileva Maric. Elle a été l’épouse d’Albert Einstein, le scientifique qui a révolutionné la physique. Elle était une très bonne mathématicienne. Elle l’a aidé dans ses premières recherches et puis elle a dû se consacrer à ses enfants.
Prenons le cas de Mileva Maric. Son nom ne vous dit rien ? C’est normal, les livres d’histoire n’ont pas retenu son nom de famille comme celui de nombreuses femmes du début du 20ème siècle. Si l’on vous dit Mileva Einstein, cela vous parlera beaucoup plus grâce à la célébrité de son mari Albert Einstein. Mais qui était-elle et quel a été son rôle dans la vie et la carrière de son époux?
L’étudiante rencontre le “génie”
Etudiante en physique et en mathématiques à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich en 1896, elle était la seule femme de sa classe. Avant elle, seulement 4 femmes ont eu la chance de parcourir les couloirs d’une des premières écoles germanophones à accorder des diplômes aux femmes. C’est dans cette école qu’elle a rencontré Albert Einstein. En 1898, elle a commencé une collaboration avec lui, Marcel Grossman et Michele Besso sur la théorie de la relativité. Une théorie qui a révolutionné la physique.
Malheureusement, Mileva a dû arrêter ses études et quitter l’école polytechnique sans diplôme en 1901 car elle tombe enceinte d’Albert. A cette époque, avoir un enfant hors mariage n’était pas du tout bien vu et cet enfant a fini par disparaître, on ne sait pas s’il est mort d’une maladie ou s’il a été adopté.
Le 6 janvier 1903, Mileva et Albert se sont mariés.
Ils ont eu 2 enfants : Hans Albert en 1904 et Eduard-Tete en 1910.
Des témoins et des lettres attestent de la collaboration professionnelle entre Mileva et Albert durant toute cette période. Certains spécialistes disent que la contribution de Mileva était minime dans les recherches de son époux et d’autres disent, au contraire, que les notes d’Albert à l’école sont devenues bien meilleures à partir de leur rencontre.
La famille sans le “génie”
Quoiqu’il en soit, leurs chemins se sont séparés entre 1913 et 1914. Leur divorce a été prononcé en 1919. Mileva est restée à Zurich avec leurs deux enfants. Ils ont décidé que l’argent d’un éventuel prix Nobel lui reviendrait afin d’éduquer les enfants. C’est chose faite en 1921. Cette année-là, Albert reçoit le Prix Nobel de Physique. Mileva a investi cet argent dans l’achat de 3 maisons et elle a donné des cours de physique et de mathématiques pour subvenir aux besoins de sa famille.
En 1930, elle vend 2 maisons pour payer les frais médicaux d’un des enfants qui souffrait d’une grave maladie mentale. Elle a donc consacré sa vie à l’éducation et au bien-être de sa famille. La carrière dont elle rêvait s’est envolée et personne n’a retenu sa contribution aux travaux sur la relativité. L’histoire n’a pas retenu son nom. Mais celui de son mari est connu sur tous les continents.
Albert Einstein est bien le grand inventeur de la théorie de la relativité. Mais aurait-il pu faire toutes ses recherches s’il avait été une femme, s’il avait été Mileva, s’il avait dû porter un enfant? Il aurait eu beaucoup moins de temps pour ses recherches s’il avait dû s’occuper de l’éducation des enfants. C’est Mileva qui l’a fait.
Dans l’ombre du “génie”
Encore aujourd’hui, le fait de s’occuper des enfants est souvent attribué aux femmes, presque par habitude, car il en a toujours été comme ça. Combien de femmes douées ont-elles dû arrêter leurs études ou mettre leur carrière de côté ? La société évolue et avoir un enfant hors mariage n’est plus mal vu aujourd’hui, quoique cela dépende de l’endroit où l’on vit et de la culture familiale. Les femmes peuvent étudier mais quel est le pourcentage de filles dans les études scientifiques ? Les femmes continuent à avoir une pension moindre à l’âge de la retraite car ce sont elles, le plus souvent, qui ont pris une pause carrière pour se consacrer à la famille.
On dit parfois: « Derrière tout grand homme se cache une femme.» C’est pour dire qu’une femme discrète et efficace aide son mari à faire de grandes choses. On devrait plutôt dire que beaucoup de femmes auraient pu faire de grandes choses si la société ne les avait pas enfermées dans leur rôle d’épouse et de mère.
