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A partir du 1er juillet, le ministre de la Santé publique, Rudy
Demotte, va mettre en concurrencecompétition entre entreprises pour être le plus rentable et gagner des marchés les entreprises pharmaceutiques. Le but
de l’opération: faire baisser le prix des médicaments
contre le cholestérol.
Depuis le 1er avril, les médecins doivent prescrire une certaine
quantité de médicaments bon marché. Les médicaments bon
marché sont de trois sortes. Il y a les génériques,
les médicaments originaux qui ont baissé leur prix et les médicaments qui
portent le nom de la molécule. La quantité de médicaments
bon marché à prescrire est différente suivant la spécialité du
médecin. Un généraliste est obligé d’en prescrire
27%. S’il ne le fait pas, il peut être sanctionné. Actuellement,
32% des médicaments prescrits par les médecins belges sont
des médicaments bon marché. Mais le ministre Demotte veut encore
augmenter cette part et continuer à faire des économies dans
le budget du médicament.
Le premier sera le premier
Le ministre Demotte vient aussi de proposer au Conseil des
ministres un texte qui organise un appel d’offres pour les producteurs de médicaments. Ce
système s’appelle le «modèle kiwi». Ce nom étrange
vient de Nouvelle-Zélande qui utilise déjà ce modèle.
Le kiwi est un drôle de petit oiseau, symbolePersonne ou chose qui représente bien un sentiment, une idée, qui sert d'exemple du pays. La première
classe de médicaments touchée par le modèle kiwi est la
simvastatine. Une famille de médicaments contre le cholestérol.
D’autres classes devraient suivre. Le principe de ce système est
simple. Une entreprise propose le médicament le moins cher. Ce médicament
est alors remboursé pendant 18 mois à 75% par l’INAMIAbréviation de Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité.
Les médicaments des autres entreprises pharmaceutiques ne sont remboursés
qu’à 40%. C’est donc un avantage commercial important pour
l’entreprise qui a le médicament le moins cher. Mais l’entreprise «gagnante» doit
remplir des conditions très précises. Elle doit, par exemple, être
capable de produire la moitié de la quantité de médicaments
demandée. Ce n’est pas rien. Les sociétés
qui produisent des génériques reprochent d’ailleurs au «système
kiwi» de menacer leur santé économique. En effet, elles
ne produisent pas elles-mêmes les médicaments. Elles dépendent
de sociétés étrangères. Il est très difficile
pour elles de s’engager à produire une quantité précise
de médicaments.
Médicaments moins chers à l’hôpital
Le ministre Demotte prépare aussi une autre mesure pour faire des économies
sur les médicaments. Celle-ci sera appliquée le 1er juillet Elle
concerne le prix des médicaments utilisés à l’hôpital.
En fonction de la maladie du patient et de sa gravité, l’hôpital
devra respecter un budget bien précis. L’hôpital devra faire
des choix. Soit il achète le médicament le meilleur marché pour
le patient. Soit il achète un médicament plus cher mais il devra
payer la différence de sa poche. L’Etat, lui, remboursera un
même montant pour tous les hôpitaux.
Comme pour les génériques, ces nouvelles mesures posent la question
de la qualité des soins. Ne risque-t-on pas à force de rogner
sur les prix des médicaments de réduire aussi leur qualité?
Les entreprises pharmaceutiques disent qu’elles ne sauront plus trouver
de l’argent pour la recherche de nouveaux médicaments si elles
font moins de bénéfices. Visiblement, le ministre Demotte pense
qu’elles font encore assez de bénéfices. Il a aussi proposé de
favoriser les sociétés qui investissent en Belgique dans la recherche
et développement.
Vincent Thomasson