Stimuler le goût d’apprendre, permettre d’acquérir des connaissances et des compétences, faire découvrir de nouvelles solidarités, contribuer à une meilleure compréhension des grands enjeux de la société, susciter un intérêt pour l’environnement social et culturel, favoriser l’action citoyenne…

On pourrait résumer ainsi les objectifs à l’origine de la création d’organismes tels que la FUNOCFormation pour l'université ouverte de Charleroi ou Lire et Ecrire : en d’autres mots, viser le développement de la qualification générale, de la qualification professionnelle et de la qualification sociale.
Evidemment, un journal ne pouvait que se trouver comme un poisson dans l’eau dans un tel contexteLes circonstances, les conditions, les explications d'un événement, d'un fait, d'une action ! Bien sûr, l’idée n’a jamais été de le mettre directement dans les mains de tous et toutes (sauf exceptions), mais d’en faire un outil pédagogique majeur à disposition des formateurs : un outil pour le décryptage et l’analyse du monde et de l’actualité, un outil qui permettrait en outre aux formateurs de faire l’économie de recherches personnelles.
Cela n’a pas été facile de créer ce journal, mais on y est arrivés ! Pour ma part, cela faisait des années que j’en rêvais. Et dans l’euphorie des débuts, j’étais certainement trop ambitieuse et très utopiste : je l’imaginais un peu comme Le Monde diplomatique, avec évidemment une sélection de certains sujets et bien sûr en langage « facile ». Mais finalement, toutes proportions gardées, c’est bien ce à quoi ressemble L’Essentiel. En effet, de la multitude des informations et analyses, il extrait les plus cruciales et celles qui paraissent tout à fait incontournables, en les rendant accessibles au plus grand nombre.

En outre, il réalise des dossiers pour approfondir certains thèmes. Et donc, L’Essentiel vogue depuis quelque trente ans, contre vents et marées. En effet, s’il constitue une réussite incontestable, il a aussi traversé bien des tempêtes. Je n’en citerai que deux, les plus importantes à mes yeux, du moins à mon époque.
Les incessants débats quant aux contenus « complexes » abordés par L’Essentiel : de nombreuses réticences ont régulièrement été émises, aussi bien par Lire et Ecrire que par un certain nombre de formateurs et formatrices de la FUNOC, leur argument étant que les personnes en formation ne sont pas concernées par les questions de société, qui les dépassent, disent-ils. Il va de soi que l’équipe rédactionnelle et moi-même, nous n’avons eu de cesse de défendre bec et ongles l’idée que ces thèmes concernent tous les citoyens, et que la démocratie demande justement de leur permettre d’en saisir les enjeux. Bien sûr, avec l’aide des formateurs et formatrices, dont c’est la tâcheun certain type de travail de développer des stratégies pédagogiques afin d’aider les personnes à comprendre des questions complexes.
Le deuxième écueil que L’Essentiel a toujours rencontré est bien sûr le problème de son financement… Je ne m’attarderai pas ici sur cette question. Tout ce que j’en dirai, c’est que j’ai le souvenir de réunions très difficiles et innombrables à ce sujet. Comme si un outil de démocratie tel que L’Essentiel n’avait pas toute sa place face aux dérives de plus en plus dangereuses que connaît notre société !
Je termine en félicitant l’équipe rédactionnelle qui a œuvré sans relâche et avec passion
à la réalisation de cet outil prodigieux et… essentiel. Et je lui souhaite bon vent dans les décennies à venir.

Sur cette photo d’alors, Christou alors directrice
de la FUNOC argumente pour convaincre. Son interlocuteur n’a qu’à bien se tenir ! Car tout
dans l’attitude de Christou indique une femme
de conviction, Cette force de conviction, Christou l’a mise au service de la FUNOC, mais aussi de L’Essentiel, qu’elle voulait absolument voir porté par la FUNOC. Elle a su convaincre d’abord la rédac chef, formatrice alpha à l’époque, d’accepter le challenge. Christou a aussi été l’initiatrice des premiers projets européens de L’Essentiel. Elle en est et en a toujours été un soutien sans faille.