Ce printemps, Exploration du Monde vous invite à découvrir le film-documentaire «Au
Tibet Interdit» en présence de l’aventurière Priscilla
Telmon. Une séance exceptionnelle pour un document riche en couleurs et
en émotion, la magie de ce « voyage-pèlerinage » raconté sur
grand écran.
En 1924, la grande exploratrice française Alexandra David-Néel
quitte le monastère de Tsendrong, déguisée en mendiante,
et accompagnée du jeune lama Aphur Yougden qu’elle a adopté.
Ensemble, ils parcourent 2 000 kilomètres pendant huit mois. Leur seul
but ? Atteindre Lhassa, la cité interdite du royaume tibétain.
Elle est la première occidentale à avoir réussi, là où tant
d’autres explorateurs avaient échoué. A son retour, elle
raconte son aventure dans son célèbre livre « Voyage d’une
Parisienne à Lhassa ».
En 2003, Priscilla Telmon décide de revivre l’expérience
de son aînée et de traverser à pied et en solitaire les jungles
du Vietnam, les vallées du Yunnan, le Tibet, de rejoindre Lhassa puis
gagner les régions en guerre du Sikkim jusqu’au Golfe du Bengale,
en Inde. Au total, pas moins de 5 000 kilomètres d’aventure, de
rencontres, de cheminement intérieur et sportif à travers les immensités
sauvages d’un Tibet éternel. Le documentaire « Au Tibet Interdit » raconte
les deux voyages: celui de Priscilla en 2003 et celui d’Alexandra en
1924.
Priscilla, reine de l’Himalaya
Son diplôme d’ethnomédecin en poche, Priscilla Telmon fait
de ses voyages des missions humanitaires. Photographe, écrivain, conférencière,
grand reporter, elle est également membre de la Société des
Explorateurs français. Ses expéditions sont des redécouvertes
qui mêlent l’histoire et l’aventure, dans l’esprit des
grands explorateurs. Elle a traversé le Dolpo, (au nord-ouest du Népal),
l’Atlas (au Maroc) et l’Asie Centrale. Elle a grimpé le Kilimandjaro.
Pour aller au bout d’elle-même, elle a décidé de voyager
en haute Asie « Partie du Golfe du Tonkin, j’étais décidée à gagner
Calcutta à pied, raconte-t-elle. C’était une magnifique occasion
de rendre hommagegeste de respect à Alexandra David-Néel, dont la soif de liberté a
triomphé de tous les obstacles, mais aussi de mesurer ce qui du Tibet
d’aujourd’hui ressemblait à ce qu’elle a connu, à travers
l’enquête politique, littéraire et les éclairages sur
la situation actuelle tibétaine ». Les images et les témoignages
réalisés le jeune exploratrice (26 ans à peine le jour du
départ !…) montrent que rien n’a changé au Tibet, le « Toit
du Monde » : ni l’interdiction d’y entrer, ni la difficulté d’y
voyager.
Tibet oppressé
Le Tibet est entouré par les barrières montagneuses de l’Himalaya.
En plus, le pays est encore, pour sa partie chinoise, fermé politiquement.
La marche est l’occupation principale des hommes et des femmes, souriants
et vigoureux qui la peuplent. C’est donc tout naturellement que Priscilla
Telmon a choisi de se déplacer à pied. Elle déclare : « Par
essence, la marche est universelle… Elle facilite la rencontre et l’accueil
sous les tentes nomades et les maisons de terre ». Priscilla se fond parmi
les pèlerins. Elle est souvent invitée par les nomades. Ces peuples
s’intéressent à son voyage et lui racontent l’horreur
et la violence souterraine d’un pays qui se meurt à jamais.
Au-delà du film, faut-il une preuve de la domination chinoise sur le Tibet:
la visite en Belgique du Dalaï-Lama, prévue au mois de juin, a été annulée
pour ne pas créer de problèmes entre la Chine et notre pays. Le
Roi et la Reine sont, au même moment, à Pékin. Aux dernières
nouvelles, on ignore toujours si la visite du Dalaï-Lama pourrait se tenir à une
autre date…
Stéphanie Ciardiello
Exploration du Monde: « Au Tibet Interdit » : à Bruxelles
dès le 19 avril et partout en Belgique jusqu’en mai. Infos : www.explorationdumonde.be ou 02/507 85 20