mercredi 3 juillet 2024

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Toujours un pays d’inégalités

L’économie de l’Afrique du Sud est la plus importante du continent africain. Elle représente plus de la moitié de l’économie du continent. Mais il y a de très grandes inégalités : une minorité d’habitants est très riche, alors que la majorité reste très pauvre. Une petite partie de la population noire est sortie de la pauvreté et est devenue « une classe moyenne ». Il y a aussi ce que l’on appelle en anglais les « blacks diamonds », les « diamants noirs ». C’est une élite noire économique et financière. Mais ils sont très peu nombreux.

La plupart des Noirs restent pauvres même s’il y a eu des progrès. Entre 1993 et 2008, le revenu moyen d’une famille noire a augmenté de 93%. Mais il faut dire qu’on partait de très bas. Dans le même temps, le revenu moyen d’une famille blanche a augmenté de 60%. Les blancs qui étaient le plus souvent déjà riches, le sont encore plus.
Pendant une conférence de l’ANC, le président sud-africain, Jacob Zuma a dit les choses clairement : « La structure de l’économie de l’apartheid n’a presque pas changé. La propriété de l’économie est toujours principalement aux mains des Blancs ».

Depuis les années 1990, l’Afrique du Sud a suivi la libéralisation de l’économie qui a eu lieu dans beaucoup de pays du monde. L’idée est de laisser faire le marché pour rendre plus dynamique l’économie. Dans la réalité, la libéralisation profite aux capitalistes sud-africains blancs et aux capitalistes étrangers. Les mines et l’agriculture, deux secteurs importants de l’économie d’Afrique du Sud, sont de bons exemples de ce qui se passe économiquement dans le pays.

Les mines

Depuis le début du 20e siècle, les mines sont la principale richesse de l’Afrique du Sud. Le pays est le premier exportateur mondial d’or et de diamants. Il a 80% des réserves mondiales de platine. Il y a du chrome, de l’uranium, … Les mines, c’est la moitié des exportations du pays. 500 000 personnes travaillent dans les mines.
Les compagnies le plus souvent étrangères qui exploitent les mines font de gros bénéfices.
Et pourtant, les conditions de vie des mineurs ne sont pas vraiment meilleures qu’au temps de l’apartheid. En juillet 2013, des milliers de mineurs ont fait grève pour un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail. Les entreprises ont leur siège loin de l’Afrique du Sud. Elles exploitent la main d’œuvre noire mais ne font pas vivre les régions minières.
Le pouvoir sud-africain discute d’ailleurs de certaines mesures pour améliorer la situation. Il va demander aux entreprises, propriétaires des mines, de participer plus au développement économique des régions où elles sont installées. Et l’ANC veut aussi que plus de minerais soient transformés sur le territoire du pays pour que cela profite à la population sud-africaine.
Pour vraiment améliorer les choses, certains pensent même que l’Etat devrait devenir propriétaire des mines.

L’agriculture

Un autre problème important en Afrique du Sud, c’est la question de la terre. Et, comme pour les mines, il n’y a pas eu beaucoup de changements dans l’agriculture ni dans la redistribution des terres. L’agriculture représente 13 millions d’hectares. Soit 13% de la surface totale du pays. Arrivé au pouvoir, l’ANC avait promis de redistribuer 30% des terres cultivables. Vingt ans plus tard, il n’y a que 6% des terres qui ont été redistribuées aux Noirs pauvres. Quelques blancs gardent l’essentiel des grandes propriétés terriennes. Et les petites fermes ne marchent pas très bien. C’est normal. Les nouveaux fermiers pauvres n’ont pas les moyens d’acheter des machines, d’avoir des prêts des banques, … Ce sont des gros fermiers blancs et des grosses entreprises qui dominent le secteur de l’agriculture. Le secteur de l’agriculture emploie presque 700 000 personnes. Les Noirs sont le plus souvent des ouvriers agricoles. Et comme les mineurs, ils ont fait grève en 2013 pour avoir une augmentation de salaire.

Les inégalités

Vingt ans après la fin de l’apartheid, il y a encore beaucoup d’inégalités en Afrique du Sud. Les noirs sont 80% de la population et 85% des noirs sont pauvres. Les blancs sont moins de 10% de la population et 87% des blancs ont des revenus moyens ou élevés. Il y a 25% de chômage et plus de 50% chez les jeunes qui sont le plus souvent noirs… Malgré tout, la classe moyenne est deux fois plus nombreuse qu’en 1994. Il y a donc quelques progrès. Et il ne faut pas oublier qu’il n’est pas simple de transformer un Etat, une économie, une société, un pays où tout était fait pour avantager 5 millions de blancs alors qu’il y a au total 51 millions d’habitants.

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