![]() La situation s’est à nouveau dégradée en Côte d’Ivoire – Photo: Belga |
Violences en Côte d’Ivoire…
Suite aux bombardements du nord du
pays par l’aviation gouvernementale ivoirienne , la France riposte. De
violentes émeutes anti-françaises éclatent. Effrayés,
des milliers de ressortissants quittent le pays.
Alors que le calme semblait
régner depuis plus d’un an en Côte
d’Ivoire, la situation s’est à nouveau dégradée
dans ce pays d’Afrique de l’ouest. L’actuelle crise a débuté les
4 et 5 novembre, très exactement. Ces jours-là, l’armée
régulière du président ivoirien, Laurent Gbagbo, bombarde
les positions défendues par les anciens rebelles de la Force Nouvelle.
Ces bombardements touchent le nord du pays. Le Nord s’oppose au Sud contrôlé par
le régime du président Gbagbo. Ces bombardements marquent la
fin du cessez-le-feu en vigueur depuis mars 2003 entre Sudistes et Nordistes
ivoiriens.
Le 6 novembre, à Bouaké, une attaque de l’aviation ivoirienne
fait 9 morts et une trentaine de blessés parmi les soldats français
de l’opération Licorne. Cette opération, sous le mandat
des Nations Unies, a pour but de sécuriser la «zone de confiance» qui
permet le passage entre le nord et le sud du pays.
« Chasse au Blanc»
Suite à cette attaque, le président
français, Jacques Chirac,
ordonne la riposte. Les avions militaires des Forces nationales de la Côte
d’Ivoire sont détruits. L’armée française
prend le contrôle de l’aéroport d’Abidjan, la principale
ville du pays. C’est alors que de violentes émeutes anti-françaises éclatent.
A Abidjan, les miliciens pro-Gbagbo, les «Jeunes Patriotes», pillent
et détruisent les habitations, commerces et écoles des expatriés.
La Côte d’Ivoire compte environ 14 000 ressortissants français,
dont 8 000 ont la double nationalité. Face à la «Chasse
au blanc» lancée par la milicetroupe de citoyens qui renforce l'armée officielle, régulière gouvernementale, la France décide
de renforcer l’opération Licorne de 600 hommes. Les manifestations
ont coûté la vie à une trentaine d’Ivoiriens et ont
fait des centaines de blessés.
Les tensions sont devenues si fortes
qu’en quelques jours plus de 5 000 étrangers
ont quitté le pays. Des Français, surtout, mais aussi des Belges,
des Britanniques, des Américains,… Le gouvernement français
a annoncé qu’il y a eu des «exactions graves» en Côte
d’Ivoire contre des Français. Et, notamment, des viols de femmes.
Suite au départ de nombreux étrangers, le président ivoirien
Gbagbo a voulu rassurer. Il a lancé un appel au retour des entrepreneurs
français dans son pays.
Réactions de l’ONUOrganisation des Nations unies, presque tous les Etats du monde sont à l'ONU. L'ONU a été créée pour défendre le droit international, la justice, la sécurité et la paix.
Le 15 novembre, le Conseil de Sécurité de
l’ONU a adopté à l’unanimité une
sanction contre la Côte d’Ivoire. Cette sanctionpunition, amende, demandée
par la France et appuyée par l’Union africaine, condamne les frappes
aériennes de l’armée ivoirienne. Le texte des Nations Unies
impose un embargo immédiat sur les armes à destination de la
Côte
d’Ivoire. Il y a aussi des sanctions contre les dirigeants qui menacent
la paix et violent les droits de l’homme.
Sur le plan humanitaire, l’ONU
compte également agir. Les institutions
humanitaires de l’ONU veulent rester sur place pour gérer au mieux
la crise humanitaire qui se prépare. Mais les difficultés d’accès,
les coupures d’électricité et le manque de financements
rendent leur travail difficile. Depuis le début des troubles, 10 000
Ivoiriens auraient quitté leur pays pour se réfugier au Libéria
voisin. Comme la situation au Libéria n’est pas non plus des meilleures,
les organisations humanitaires tentent de maintenir les populations ivoiriennes
là où elles se trouvent.
Céline Teret