Ce qu’en dit Joëlle Van Gasse
Formatrice puis directrice de la FUNOCFormation pour l'université ouverte de Charleroi, j’ai traversé l’histoire de L’Essentiel tant par mon écriture que par mon engagement à le soutenir. Il a été dans mes tripesle plus profond de ce que l'on a en soi et m’a fait passer quelquefois des nuits bien difficiles.

Aujourd’hui, la vision intégratrice envahit les cerveaux les plus aguerris à lutter contre ces visions adaptatives. Le travail d’émancipation ne peut exister que si on donne les outils indispensables au développement d’un esprit critique et analytique. L’Essentiel rencontre ces objectifs.
L’Essentiel est le reflet des idéauxchoses positives dans lesquelles on croit de l’association qui l’a porté dès ses origines : la FUNOC et des combats permanents que notre secteur doit mener pour sa reconnaissance.
En effet, comment s’adresser au public fragilisé, infra scolarisé pour lui donner les outils de son émancipation si ce n’est que par l’appropriation d’une information de qualité ?
Comme pour beaucoup de projets du secteur associatif, il a fallu beaucoup de combats pour le porter et le faire vivre mais ils en valaient la peine. Nous sommes fiers aujourd’hui de notre reconnaissance par l’Education Permanente. Rappelons que le journal a fêté ses 30 ans en 2020 mais que ce n’est qu’en 2014 que nous avons reçu enfin cette reconnaissance. Directrice depuis 2004, j’ai commencé ce poste à la recherche des moyens pour faire vivre L’Essentiel avec sa rédactrice en chef et son acolyte. Nous avons pris notre bâton de pèlerin pour plaider sa cause.
J’ai porté pendant un temps le sympathique nom de Mme Essentiel lorsque nous tapions
à des dizaines de portes des cabinets et Ministères pour obtenir des aides pour le faire vivre. Parfois aussi c’étaient des quolibets du style. « Encore, il faudra penser à aller voir ailleurs bientôt », « Vous n’êtes toujours pas fatigués de vous battre ainsi !!! ». Nous rencontrions souvent des personnes très enthousiastes qui pouvaient après dépôt de dossiers, projets divers nous financer sur une thématique, une «queue de budget»ou la «cassette du cabinet».
Certes, ces démarches ont porté leurs fruits. Elles étaient astreignantes mais elles nous ont permis de faire connaître l’outil à travers toute la Fédération Wallonie-BruxellesInstitution compétente pour les francophones de Wallonie et de Bruxelles.

Cela nous a permis de sceller des contacts avec les mutuelles, les CPASCentre public d'action sociale, le FOREM, les DG wallonnes, qui nous commandaient des thématiques diverses. Nous avons pu rencontrer de près toute une série de services à la population intéressés par cette démarche de « traduction en français facile », de leurs documents, informations…. Du journal papier, un choix de raison nous a amenés à passer au journal numériqueEnsemble des technologies et des appareils de l'information et de la communication. Cela veut dire internet, réseaux sociaux, ordinateurs, smartphones, etc..

Sur cette photo d’alors, Joëlle n’était pas encore directrice de la FUNOC. Elle l’a pourtant été à partir de 2004 et pendant plus de 18 ans.
Elle quittera bientôt pour la pension cet univers qui l’a nourrie d’idéaux mais aussi d’un intérêt tout particulier pour le public précarisé. Elle devrait s’engager encore ..
Celui-ci offre de multiples possibilités d’interactions avec les lecteurs mais aussi des possibilités techniques intéressantes et de nombreux développements encore.
Soulignons que nous jouons à ce niveau un rôle plus qu’important dans la réduction de la fracture numériqueInégalités sociales quant à l'utilisation d' internet à travers l’utilisation pédagogique de l’outil.
L’Essentiel porte bien son nom et son utilité est toujours plus importante dans ce monde des fake news, des réseaux sociaux devenus fous, il combat les extrémismes et outille chacun (car rappelons qu’il est largement utilisé par le secteur de la formation) pour former des citoyens à part entière.