Albert Einstein se définissait comme un citoyen du monde

2OO5 est l’année Einstein. Cela fait juste cent ans que ce physicien,
mathématicien et scientifique de génie a énoncé la
théorie de la relativité. Albert Einstein, le savant fou du XXe
siècle était aussi un philosophe pacifiste convaincu. Il se définissait
lui-même comme un citoyen du monde.

Albert Einstein est né en Allemagne dans une famille juive peu pratiquante.
Quand il décède d’une rupture d’anévrisme,
en avril 1955, on prend la précaution de conserver son cerveau avant
d’éparpiller ses cendres dans un endroit tenu secret. C’est
que cet homme était d’une intelligence extrême. Il a fasciné et
intrigué ses contemporains. L’étude de son cerveau a d’ailleurs
révélé un nombre élevé d’astrocytes.
Est-ce là que se situe la clé de son succès ? Les chercheurs
ne s’avancent pas sur ce point. Ce qui est certain, c’est qu’à l’école,
Einstein est un élève lent et moyennement doué. Il échoue
même une première fois à l’examen d’entrée
de l’Ecole polytechnique de Zurich… Il y deviendra pourtant professeur.

1905, Annus Mirabilis

A l’âge où les petits garçons d’aujourd’hui
font rouler des voitures en plastique, Albert, lui, s’émerveille
devant une boussole et s’amuse à lire la petite bible de la géométrie.
Adolescent, il se lance dans le raisonnement logique et décide de consacrer
sa vie à la découverte des lois de la Nature. Il n’a que
26 ans quand il énonce sa théorie de la relativité restreinte.
Lors de cette année miracle, il publie quatre articles dans «Annalen
der Physik». Ceux-ci amènent à revoir complètement
la conceptionmanière particulière de penser quelque chose; par exemple, un concept juridique est une manière de penser la justice. de la nature, et ouvrent ainsi de nouvelles voies dans la recherche
scientifique. Einstein rompt avec la physique newtonienne en s’attaquant à l’idée
d’un espace et d’un temps absolus. Il démontre que le temps
n’est pas un conceptmanière particulière de penser quelque chose; par exemple, un concept juridique est une manière de penser la justice. invariant mais est lui aussi relatif. Il décrit
comment l’énergie d’un corps chauffé peut se transformer
en énergie lumineuse en considérant la lumière comme étant
constituée de «quanta». Selon le savant, les lois physiques
contraignent l’Univers. Cette vision révolutionnaire bouscule à la
fois la physique théorique et ses applicationsprogrammes informatiques qui permettent de faire certaines tâches pratiques. Elle lui vaudra
le prix Nobel de Physique en 1922. La formule d’équivalence masse-énergie,
E=mc2, est le résultat de la nouvelle relativité restreinte.
Elle donnera naissance à la physique nucléaire et sera à l’origine
des armes et des centrales nucléaires. Ce qu’Einstein regrettera
amèrement par la suite…

Nationalité : humaniste pacifiste

A l’aube de la première guerre mondiale, Einstein s’oppose
au militarisme allemand et clame ses opinions pacifistes. Des soldats, il dira «pas
besoin d’un cerveau pour faire ce métier, une moelle épinière
suffit». Plus tard, il cosigne (avec Gandhi, entre autres) un manifeste
contre le service militaire obligatoire, et un autre sur le désarmement
mondial. En 1940, il convainc le président Roosevelt de développer
le programme de la bombe nucléaire avant l’Allemagne. Mais jusqu’à sa
mort, il soutiendra l’action du Comité d’urgence des savants
atomistes qui veut limiter les ingérences de l’Etat dans la recherche
scientifique.

En 1946, il écrit une lettre ouverte à l’Assemblée
générale des Nations Unies. Il plaide pour qu’elle constitue
un gouvernement mondial.

Citoyen d’honneur de Tel-Aviv, il refuse néanmoins la présidence
de l’Etat d’Israël que lui offrait Ben Gourion. Il préfère
se consacrer à ses recherches mathématiques. «Les équations
sont plus importantes pour moi, dit-il, car la politique est pour le présent,
mais une équation est pour l’éternité», avant
d’ajouter que s’il maîtrise les lois de l’univers,
il ne connaît presque rien aux humains.

Stéphanie Ciardiello