En Belgique, on a un nouveau gouvernement fédéral depuis le 3 février. En 2 mois, ce gouvernement a annoncé des mesures que les syndicats n’acceptent pas. Dès le 13 février, il y a eu une grande manifestation à Bruxelles. Le 31 mars, la FGTBAbréviation de Fédération Générale des Travailleurs de Belgique. Sa couleur: le rouge. et la CSCConfédération des Syndicats Chrétiens. Sa couleur: le vert. appellent à la grève générale. L’Essentiel reproduit ici ce tract syndical. Pourquoi ? Ce n’est pas pour dire si l’on est d’accord ou pas avec ce qui est dit, c’est pour montrer un tract plus compréhensible que beaucoup d’autres. On pourrait dire que c’est un tract écrit en français facile, ou presque.
Le tract recto et verso
Voyons d’abord le tract recto et verso. Recto et verso sont des mots qui viennent du latin. Recto veut dire “à l’endroit”, la 1ère face de la feuille. Verso veut dire “à l’envers”, la 2e face de la feuille.


Le recto du tract
Voyons ensuite plus précisément le recto du tract. Dans la colonne de droite, on décrit quelques éléments du tract, ce qu’ils veulent dire.

Le tract annonce la couleur ou plutôt les couleurs, celles des 2 syndicats. La grève est en front commun. Dans les discussions pour former le gouvernement, on a dit qu’il fallait des ministres qui étaient comme des ingénieurs ou des banquiers. L’homme dessiné les représente bien. Le geste est un geste d’impuissance: des ingénieurs et des banquiers ne sont pas des hommes politiques qui doivent tenir compte de l’intérêt général de la population.
En plus, le costume noir et la cravate jaune sont les couleurs de la NVASigle de la Nieuw-Vlaamse Alliantie. On prend la première lettre de chaque mot. En français: Nouvelle Alliance flamande.. Le 1er ministre Bart De Wever est un dirigeant de la NVA. Quant à l’ombre de l’homme, elle montre un nez de Pinocchio. Dans un conte, Pinocchio est un personnage en bois. Quand il ment, son nez s’allonge et des feuilles apparaissent. Ce que le gouvernement raconte, c’est comme un conte, ce n’est pas vrai. Comme c’est une ombre, cela accentue l’idée du mensonge. Si on veut utiliser une expression imagée, on dirait: le tract annonce un sale temps pour les travailleurs et les travailleuses, le gouvernement ment, mais on est quand même au printemps (voir les feuilles sur le nez).
Le verso du tract
Voyons maintenant plus précisément le verso du tract. Dans la colonne de droite, on décrit quelques éléments du tract, ce qu’ils veulent dire. Même s’il y a des mots compliqués, le message est compréhensible.

C’est bien de commencer par une question, cela interpelle. Le vert (CSC) et le rouge (FGTB) dans la même phrase, cela fait front commun.

La 1ère phrase du paragraphe aurait pu être simplifiée, on aurait pu écrire: Parce que le gouvernement ne montre aucun respect pour les travailleuses et les travailleurs.

La première phrase de chaque paragraphe est en gras, en caractère plus épais. C’est une phrase assez simple. Elle s’adresse directement au lecteur. On personnifie ce qui est dit. Le lecteur se sent concerné, interpelé. Cela invite le lecteur à réagir.
Voici la définition du mot “austérité”,.
L’expression « vider de sa substance » veut dire défaire quelque chose, déconstruire quelque chose. Ce qui sera défait ici, c’est le statut de l’agent des services publics. On aurait pu écrire : si vous êtes agent des services publics, vous n’aurez plus un vrai statut et il n’y aura pas de meilleurs services.

Avant la conclusion, cette phrase a un ton plus neutre. Elle apparait comme une vérité admise par tous. Elle est présentée comme une chose évidente.

Les deux dernières phrases du texte reprennent le style direct. La phrase où est écrit le mot « grève » est en majuscules. On insiste donc sur son importance, on interpelle plus encore le lecteur.

Comme signature, les logos des syndicats