mercredi 3 juillet 2024

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Vive la Convention?

La Convention internationale de Genève de 1951 qui définit officiellement le statut de réfugié. Cette convention protège les individus qui fuient leur pays. Certains disent qu’elle est dépassée. La réalité du monde n’est plus la même 70 ans plus tard. C’est un vieux texte avec des mots qui ne sont plus des mots justes aujourd’hui. C’est vrai, mais la Convention de 1951 a sauvé aussi des millions de vie. Ce n’est pas ce vieux texte le problème, c’est d’abord que les Etats l’appliquent et l’adaptent pour protéger les réfugiés d’aujourd’hui.

Un réfugié selon la Convention

La Convention de Genève définit le statut de réfugié. La Convention de Genève est un accord international signé en 1951. Dans le 1er article de la Convention de Genève, on peut lire:

« Le terme « réfugié » s’appliquera à toute personne, qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner. »  Pour le dire simplement: un réfugié, c’est toute personne qui craint, avec raison, d’être persécutée à cause de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son groupe social ou de ses opinions politiques et qui ne veut ou ne peut pas retourner dans son pays.

La race?

On voit que la définition date de 1951, il y a encore le mot « race ». A l’époque, on est seulement 6 ans après la fin de la 2e Guerre mondiale pendant laquelle les Nazis avaient voulu exterminé ce qu’ils appelaient la « race juive ». Le mot « race » frappait encore les esprits même si on savait déjà que parler de race pour les humains n’a aucune valeur scientifique. Et c’est aujourd’hui admis par toutes les personnes sensées. Comme l’écrivait le célèbre généticien François Jacob: « La distance biologique entre deux personnes d’un même groupe, d’un même village est si grande qu’elle enlève toute valeur scientifique à l’idée de race.»  C’est ce que disait aussi un autre généticien Albert Jacquard: « Les hommes sont divers ; les populations humaines aussi ; mais il n’est pas possible de tracer entre ces dernières des frontières signifiant l’appartenance de chacune à une race.»  Les mots ne sont pas les seuls problèmes de cette convention. Il y a aussi le contexte.

Pour les Européens seulement?

Au départ, la Convention de Genève ne protégeait que les réfugiés européens. Avant, pendant et après la guerre 1940-1945, il y a eu des millions de réfugiés européens. On a fait la Convention pour protéger les réfugiés européens et pour éviter qu’à l’avenir des Européens se retrouvent réfugiés sans statut. Pour s’adapter à l’évolution du monde, il y a eu des accords supplémentaires. Mais c’est la Convention de Genève qui reste la base du statut de réfugié. Si on prend cette Convention à la lettre, on peut dire qu’elle n’est plus tout à fait adaptée au monde d’aujourd’hui. Comme le monde a changé, la Convention ne protège pas suffisamment les personnes qui fuient :
• les catastrophes naturelles
• la désertification
• la forte augmentation de la population dans certaines régions
• le développement rapide des villes qui crée de la misère et exclut beaucoup d’habitants
• la difficulté de se nourrir correctement
• le manque d’eau dans certaines régions
• la violence liée au crime organisé
• le changement climatique qui provoque des déplacements de population

Aujourd’hui

Certains spécialistes qui étudient les migrations, qui connaissent la Convention de Genève et les autres lois sur les réfugiés, donnent une définition du réfugié adaptée à la situation du monde d’aujourd’hui. Cette définition est d’ailleurs reprise par l’Agence des Nations Unies, elle dit ceci:

Les réfugiés sont des personnes qui se trouvent hors de leur pays d’origine parce qu’ils ont peur d’être persécutés, peur de conflit, de violence ou d’autres circonstances qui ont gravement bouleversé la vie de la société (inondations, grande sécheresse, par exemple). A cause de cela, ces personnes ont besoin d’une « protection internationale ». Ils sont en danger et ils sont obligés de franchir la frontière pour être plus en sécurité dans un autre pays. Ces personnes deviennent alors des « réfugiés » reconnus internationalement. Ce statut leur est accordé parce qu’il est trop dangereux pour elles de regagner leur pays.

Un point c’est tout!

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