Les 3 grands syndicats du pays, FGTBAbréviation de Fédération Générale des Travailleurs de Belgique. Sa couleur: le rouge., CSCConfédération des Syndicats Chrétiens. Sa couleur: le vert. et CGSLBConfédération Générale des Syndicats libéraux de Belgique, plutôt libéral mais moins politique que la CSC et la FGTB. Sa couleur: le bleu. se mobilisent pour augmenter le pouvoir d’achat de la population. La FGTB et la CSC appelaient à faire la grève et à manifester le 6 décembre. La CGSLB, appelait à la grève, mais pas à manifester. Les syndicats demandent au gouvernement de prendre des mesures pour améliorer le pouvoir d’achat. Voyons les mesures demandées par la FGTB et CSC.
«Que voulons-nous?» disent les syndicats en cette période de crise sanitaire et d’augmentation des prix de l’énergie. Réponse: augmenter le pouvoir d’achat de la population et préserver une vraie liberté syndicale! C’est simple! N’empêche, il faut quand même faire des propositions plus précises. C’est ce que font les syndicats. Et là, c’est normal, ça devient un peu plus compliqué. Explications.
1. «Des mesures structurelles pour diminuer la facture énergétique des ménages»
Prendre des mesures structurelles, c’est changer la structure, le fonctionnement d’un système. Dans ce cas, c’est changer le fonctionnement du marché de l’énergie pour que les ménages la paient moins cher. Exemples :
- Vu l’augmentation des prix de l’énergie, le gouvernement a décidé que plus de personne pourraient avoir un tarif social pour l’électricité et le gaz Le tarif social est bien sûr moins cher que le tarif normal. Une réforme structurelle, par exemple, serait donc que l’on garde une fois pour toutes ce tarif moins cher pour des personnes qui ont peu de revenus.
- Une mesure qui elle, prendra plus de temps : faire plus d’efforts pour mieux isoler les bâtiments (comme les logements sociaux par exemple) pour qu’ils consomment moins d’énergie.
- Une autre mesure ambitieuse est que l’Etat contrôle plus le marché de l’énergie et contrôle donc plus les multinationales de l’électricité et du gaz. Ce contrôle profiterait aux consommateurs que nous sommes. En effet, ce sont des entreprises multinationales qui dominent le marché de l’électricité et du gaz. Elles font d’énormes bénéfices.
- Une mesure simple, mais qui pose question: changer le pourcentage de la TVA. Sur presque tous les produits, il y a la TVA, une taxe sur la valeur ajoutée. La taxe est de 6% pour certains produits et de 21% pour d’autres produits. Le syndicat FGTB propose d’abaisser la TVA sur l’énergie. De 21%, elle passerait à 6%. En effet, comme le prix de l’énergie augmente, la taxe rapporte plus à l’Etat. Il serait normal que l’Etat baisse la TVA pour que nous, les consommateurs, payions moins cher l’énergie. Mais certains disent que si l’on diminue la TVA et le prix de l’énergie, cela peut empêcher une indexation. Car en Belgique, il y a une indexation automatique des salaires. On y vient justement.
2. «Le maintien de l’indexation automatique»
En Belgique, il y a un système particulier : l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales. Comment ça marche ? Au ministère de l’économie, on évalue l’évolution des prix des marchandises et des services. C’est l’indice des prix à la consommation appelé aussi « index ». Quand on voit que les prix augmentent de 2%, que l’index donc est de 2%, on augmente les salaires et les allocations sociales de 2%. C’est une indexation automatique. L’index est un calcul compliqué et l’indexation n’est pas parfaite, mais cela permet de garder un certain pouvoir d’achat.
3. «Une réforme de la loi sur la normenombre qui donne la mesure règlementaire salariale (loi de ‘96) et pour une augmentation réelle des salaires»
Pour augmenter les salaires, il n’y a pas que l’indexation. Depuis les années 1960, patrons et syndicats se sont mis d’accord pour que les salaires augmentent quand la productivitéRapport entre les moyens nécessaires pour produire et ce qui est produit. Exemple: quand les salariés produisent plus avec le même nombre d’heures de travail, l'entreprise fait un gain, appelé gain de productivité. des travailleurs augmente. A partir d’une loi de 1989, ce n’est plus la productivité, mais la compétitivité des entreprises qui compte pour augmenter ou non les salaires. On dira que notre économie est compétitive quand les produits fabriqués chez nous se vendent bien malgré la concurrencecompétition entre entreprises pour être le plus rentable et gagner des marchés des produits fabriqués à l’étranger. Et surtout les produits de nos principaux concurrents : l’Allemagne, la France et les Pays-Bas.
Depuis 1996, la compétitivité joue un rôle plus grand encore dans les négociationsdiscussions pour arriver à un accord sur les salaires. Résultats ? Les salaires n’augmentent pas ou peu. Les syndicats veulent donc changer la loi pour qu’ils puissent négocier plus librement les salaires avec les patrons.
4. Le respect de nos libertés et droits syndicaux
Pour défendre tout cela, disent les syndicats, il faut que les syndicats puissent agir. Agir dans les négociations, agir par la manifestation et agir par la grève. Et ce n’est pas toujours possible. Ces derniers temps, des tribunaux ont jugé et condamné des syndicalistes pour des actions dans des manifestations ou des grèves.
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