La situation est de plus en plus grave dans l’est du Tchad. Ce vendredi 1er décembre, la ville de Guéréda, située à l’est du Tchad, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Soudan, est tombée aux mains des rebelles du Rassemblement des forces démocratiques. Les rebelles veulent renverser le président du Tchad, Idriss Deby, au pouvoir depuis 1990.
C’est le dernier exemple d’une série d’attaques lancées par divers mouvements armés dans l’est du pays. Une semaine avant la chute de Guéréda, d’autres rebelles avaient occupé Abéché, la plus grande ville de l’est du Tchad. Ils avaient quitté la ville après avoir volé beaucoup d’armes et de munitions. A N’Djamena, capitale du Tchad, située à l’ouest du pays, le pouvoir a réagi à ces nombreuses attaques.
En effet, le 13 novembre dernier, le gouvernement tchadien a annoncé l’état d’urgence dans plusieurs provinces et dans la capitale. Au passage, il en a profité pour empêcher l’opposition et certains médias de parler.
De plus, le président tchadien, Idriss Deby, a adressé une lettre au Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans cette lettre, il accuse le Soudan de vouloir « renverser les institutions démocratiquement élues du Tchad ». Idriss Deby a obtenu le soutien militaire de la France, son principal allié. Il a aussi accepté la proposition faite par les Nations Unies et l’Organisation de l’unité africaine. Il s’agit de mettre des forces militaires internationales aux frontières entre le Soudan, le Tchad et la République de Centrafrique. Car le Centrafrique est lui aussi déstabilisé par des mouvements rebelles. Ceux-ci proviennent du Darfour. Depuis 2003, il y a une guerre civile entre le gouvernement du Soudan et une de ses provinces, le Darfour. Le Darfour, à la frontière du Tchad, est une région pauvre et fortement peuplée. La guerre a déjà fait 300.000 morts. La guerre au Darfour dépasse les frontières du Soudan. Deux cent mille Soudanais sont réfugiés à l’est du Tchad. Et la situation est explosive dans toute la région.